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Jean-Pierre Chevènement :

L’avenir  de  l’Islam  de  France  intéresse  la  communauté  nationale  dans  son  ensemble. La France du XXIème siècle doit prendre la mesure de cette réalité nouvelle qu’est la présence sur  son  sol  de  près  de  quatre  millions  de  musulmans.  Le  défi  est  immense, c’est celui  de l’unité dans les valeurs qui sont les siennes.

En second lieu, je suis favorable à la création d’un institut de formation des imams de France. Il pourrait être utile à cette fin de mettre à profit l’existence des lois concordataires, toujours en vigueur en Alsace et Moselle. Elles pourraient permettre à l’Etat de financer un tel projet, à Strasbourg par exemple,

où sont déjà installées une université catholique et une université protestante, délivrant toutes deux un diplôme d’Etat. Cela me semble être la meilleure solution pour permettre une formation de haut niveau répondant aux critères républicains, et bénéficiant du soutien financier de l’Etat.

J’entends déjà, bien sûr, les objections de certains, estimant paradoxal de ma part de défendre les dispositions héritées du concordat pour faire naître en France un Islam respectueux des valeurs et des règles de la République.

Néanmoins, le raisonnement inverse me semble plus juste : croit-on que la séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 ait pu voir le jour sans qu’au préalable aient pu être franchies plusieurs étapes ? Nous avons connu dans notre histoire une Eglise catholique absolutiste qui prétendait régir l’ensemble de la vie sociale. Puis, au Moyen-Age et sous l’Ancien Régime, des tendances gallicanes se sont manifestées. Nous sommes ensuite passés, sous la Révolution, au clergé constitutionnel qui devait prêter serment et face auquel s’est dressé le clergé réfractaire.

Cet épisode très conflictuel n’a pas duré et on doit à Napoléon d’avoir enfin trouvé, avec le Concordat, une sorte d’équilibre, premier pas vers la sécularisation qui en France a revêtu en 1905 la forme de la séparation des Eglises et de l’Etat. (…)

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