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Le travail, valeur première des ouvriers, n’est plus incarné par une gauche qui a du mal à se faire entendre par les catégories populaires. Philippe Chriqui, analyste politique et spécialiste opinion publique pour le Nouvel Observateur, analyse le divorce entre le PS, la «gauche d’en haut» et les ouvriers.

C’est la solidarité qui pour l’opinion est la valeur cardinale de la gauche. C’est aussi celle des plus aisées. Or les plus modestes attendent de la considération.

Les ouvriers placent le travail (38%) au panthéon de leurs valeurs avec le respect (41%) loin devant la solidarité (31%). Or la gauche est avant tout associée à la solidarité par l’opinion et plus encore par ses sympathisants. Dans le même temps, les Français estiment que la gauche délaisse le travail : seule une minorité de l’opinion (18%) et des ouvriers (23%) considèrent que le travail est aujourd’hui une valeur de gauche. […]

Du coup, la gauche sonne faux aux oreilles de la classe ouvrière et la lutte des classes est plus anachronique que jamais. De toutes les catégories sociales, les ouvriers sont ceux qui aujourd’hui se classent le moins à gauche. […] Les ouvriers sont-ils alors de droite, réactionnaires ou populistes ? Politiquement ils se partagent en trois tiers : un premier à gauche, un autre à droite et un dernier qui refuse le classement.[…]

Réactionnaires, les ouvriers sont les plus nombreux à souhaiter un retour en arrière de la société. Enfin, leur sympathie à l’égard du FN est élevée : 45% font confiance à Marine Le Pen. A titre de comparaison, 36% font confiance à François Hollande, et seulement 24% à Jean-Luc Mélenchon. […]

Le Nouvel Obs (Merci à Zatch)

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