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Pour redynamiser la croissance alors qu’elle a déjà utilisé quasiment tous les moyens de la politique monétaire, la Fed va déclencher l’opération Twist. Objectif : faire diminuer les taux d’intérêt à long terme.

Ben Bernanke dansant avec le dollar (caricature américaine)

Nom de code “opération Twist ». Rien à voir avec une nouvelle offensive de l’armée américaine en Afghanistan, l’opération Twist est la dernière tentative de la réserve fédérale, la banque centrale américaine, de sauver la croissance.

Alors que les menaces de récession s’accroissent outre-Atlantique, jour après jour, et quelques semaines après l’annonce par le président Obama d’un plan de relance de 447 milliards de dollars, les autorités monétaires volent, elles aussi, au secours d’une économie au bord de l’asphyxie.

Mais pas question pour les banquiers centraux de Washington de faire tourner la planche à billets, ni de baisser les taux d’intérêt – ils sont déjà proches de 0. Encore moins de continuer à se gorger de titres du Trésor américain. Cette fois, l’opération demande un peu plus de doigté.

Il s’agit de faire reculer les taux d’intérêt à long terme, en jouant tout simplement sur les maturités du portefeuille obligataire de la Fed. Aujourd’hui, la banque centrale américaine détient quelques 197 milliards de titres obligataires à plus de dix ans, mais près de 163 milliards de bons à mois d’un an et 715 milliards de titres d’une durée inférieure à cinq ans.

Il s’agit donc de vendre des titres à court terme, pour acheter des bons à long terme. Ce qui provoque, dans le langage très crypté des financiers, un aplatissement de la courbe des taux d’intérêt. Une opération menée main dans la main, avec le gouvernement américain puisque, dans le même temps, le Trésor a accru la montant de ses émissions de titres sur les maturités comprises entre 10 et 30 ans.

L’anticipation d’un telle politique a déjà fait diminuer les rendements à long terme, cet été. Ils n’ont d’ailleurs quasiment pas pâti de la dégradation de la note des Etats-Unis par les agences de notation. L’objectif poursuivi est extrêmement simple sur le papier : avec des taux plus bas, le Trésor peut se financer à moindre coût tandis que les entreprises et les investisseurs immobiliers profitent eux aussi de taux d’emprunt plus bas.

Dans la réalité, l’impact de “l’opération Twist » sera sans doute plus limité.

L’action de la banque centrale aura davantage un effet positif sur la confiance des investisseurs que sur la croissance », tempère Christian Parisot, économiste spécialiste des Etats-Unis chez Aurel Bgc.

Le problème dans ce scénario bien huilé, c’est que les ménages et les entreprises ne profitent que partiellement de la baisse des taux d’intérêt. Les banques, qui souhaitent surtout se refaire une marge, ne répercutent pas l’intégralité de cette baisse auprès de leurs clients.

Surtout, effrayées par les risques de récession et donc de défaut sur un partie des prêts, elles commencent à restreindre le crédit. Une récente enquête a ainsi révélé que les banques ont nettement durci leurs conditions de crédit aux petites entreprises au moins d’août. Un début de “credit crunch » qui pourrait balayer les espoirs nés de “l’opération Twist ».

L’Expansion

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