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Addendum :

« Pourquoi les banques françaises sont réellement attaquées ? Cela profite aux banques américaines. »

(Les explications, à 10′, par Gonzague de Blignières, président de Barclays Private Equity sur BFM le 22/09/2011)

Le patron du fonds géant Pimco voit les banques françaises comme la principale menace qui pèse sur le système financier européen.

Ses déclarations font toujours froid dans le dos. La dernière sortie de Mohamed el-Erian n’échappe pas à la règle. Le directeur général du fonds obligataire américain géant Pimco s’alarme de l’état du système bancaire européen, devenu, selon lui, la principale menace pour l’économie mondiale. “Résoudre le problème des dettes souveraines est toujours nécessaire, mais cela ne sera peut-être plus suffisant,” écrit-il dans une tribune au quotidien économique américain Financial Times.

Car les banques françaises sont devenues un foyer de risque presque aussi important, gorgées qu’elles sont de titres de dette souveraine des pays en difficulté. La défiance envers les établissements hexagonaux est telle que ” des institutions privées du monde entier, et même publiques, ont drastiquement réduit leurs financements de court terme aux banques françaises. »

Leur valeur boursière est tombée de 1 % à 1,5 % du total de leurs actifs (contre 6 % à 8 % pour les banques les plus saines),” relève Mohamed el-Erian.

Un bank run” en perspective

Si ces mouvements persistent, les banques françaises n’auront d’autre choix que de réduire leur bilan de façon drastique et désordonnée. La clientèle de détail (NDLR, tout un chacun) sera alors tentée de suivre les clients de marchés et les institutionnels vers la sortie,” prédit l’homme que les marchés écoutent. Un scénario de l’horreur qui ferait exploser le système bancaire européen, “aggraverait le piège de la dette souveraine, ferait replonger l’économie dans une récession certaine et aggraverait les perspectives de l’économie mondiale.

Officiellement, les établissements français ne recherchent pas d’argent frais, même si le Financial Times rapporte jeudi que BNP serait en discussion avec l’émirat du Qatar pour une prise de participation. Le journal financier a fait trembler les marchés en affirmant également que la banque de la rue d’Antin a demandé aux régulateurs des stress-tests d’urgence pour identifier d’éventuelles faiblesses dans le système bancaire français…

Les autorités françaises nient toute liquidité

Les autorités françaises ne cessent de répéter que les banques françaises sont en bonne santé et n’ont pas besoin de recapitalisation. “La situation n’a rien à voir avec la situation de 2008 (NDLR, après la faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers),” assure le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans une interview à Challenges. Selon lui, les établissements hexagonaux n’ont pas besoin de lever de l’argent frais pour parer à toute éventualité : “Je persiste et je signe. Les stress tests européens ont clairement désigné les banques qui devaient se recapitaliser et ces opérations sont en cours dans plusieurs pays”. “Il faut le répéter avec force, les obligations souveraines ne sont pas des actifs toxiques (NDLR, comme les produits structurés composés de subprimes). Les États ont tout à fait les moyens de régler leur problème d’endettement.

Mohamed el-Erian doute donc que le salut puisse venir des politiques. “Jusqu’à maintenant, ni les banques ni les dirigeants n’en ont fait assez pour stopper – sans parler de renverser – la tendance.” Si la Banque centrale européenne a bien fait un pas pour combattre la crise de liquidités, les problèmes de niveau de capital et de qualité des actifs restent entiers. Conclusion : “L’Europe est sur le point de perdre le contrôle des solutions pour sortir de la crise de la dette.

Le Point

(Merci Eisbar & BA)

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