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Le 28 août dernier, parce qu’un riverain avait osé se plaindre pour quelques minutes de stationnement gênant devant son garage, une famille de La Roquebrussanne a monté une expédition punitive qui a fait six blessés.

Parce qu’elle voulait s’arrêter près de la boulangerie pour acheter son pain, Ratiba, une mère de famille de 45 ans, a garé sa voiture devant un garage, dont la propriétaire lui a aussitôt fait observer que ce stationnement la gênait.

La ménagère en furie a sorti de sa voiture un bâton et l’a frappé sur le bras. Finalement désarmée et bousculée par la victime, elle est remontée en voiture pour stationner un peu plus loin, afin d’appeler sa famille à la rescousse sur son portable.

Quelques minutes après, son mari Abdelmajid, 49 ans, son fils aîné Saad, 22 ans, et ses deux plus jeunes garçons de 15 et 13 ans, sont arrivés de La Roquebrussanne, porteurs de manches à balai, bâtons, clés à pipe. Seule la petite sœur de 8 ans était restée à la maison.

Persuadés que Ratiba avait été molestée sur fond de racisme, les hommes de la famille ont entrepris de taper sur tout ce qui bougeait, à commencer par trois adolescents complètement étrangers à l’affaire, qui discutaient autour d’un scooter. Voyant un de ces jeunes couvert de sang, un touriste a eu le courage de s’interposer. Le père de famille lui a donné un coup de barre de fer sur la tête sans autre forme de procès. Une adjointe au maire qui tentait de ramener le calme a également été blessée. Quand un témoin a annoncé que les gendarmes allaient arriver, toute la famille a déguerpi.

Lundi, devant le tribunal correctionnel de Draguignan, à contre-courant de tous les témoignages, Abdelmajid a nié avoir porté une arme ni avoir exercé la moindre violence. Son fils aîné Saad a pris ses responsabilités, indiquant qu’il s’était laissé déborder par la colère.Quant à Ratiba, à laquelle on a tout de même fait remarquer qu’à cause d’elle, tous ses fils ont été poursuivis dans cette affaire, dont deux devant le tribunal pour enfants, elle n’en a pas démordu. La vraie victime, c’était elle et il était hors de question qu’elle présente ses excuses aux blessés :

Je ne pardonnerai jamais. »

Pour leur défense, Me Eric de Tricaud a cependant réussi à faire valoir que cette famille, installée de longue date à La Roquebrussanne, n’avait jamais fait parler d’elle défavorablement. Vu la réputation dont elle jouit désormais à Méounes, le tribunal a décidé d’assortir de trois ans d’interdiction de paraître dans ce village une condamnation générale de toute la famille à un an de prison, dont huit mois avec sursis.

Var Matin

(Merci à 84)

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