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[…] Il n’y aura plus de prières de rue à Paris d’ici à la fin septembre, assure le ministère de l’Intérieur. Le préfet finalise cette semaine les discussions avec les associations musulmanes pour que les fidèles qui priaient dehors soient orientés vers une caserne du XVIIIe arrondissement. […] Il est actuellement en cours d’aménagement pour accueillir quelque 2.500 personnes le vendredi pour la grande prière. «C’est une solution temporaire, en attendant l’édification de nouveaux lieux de culte à Paris», explique-t-on au ministère.

Des projets sont dans les cartons dans plusieurs arrondissements de Paris. En attendant, l’État invoque des raisons d’ordre public pour intervenir et louer ces locaux aux deux associations musulmanes de la rue Myrha et de la rue Polonceau. Leurs responsables sont encore réticents, car ils craignent de «perdre» leurs fidèles et jugent le loyer cher. Ils négocient actuellement le montant qui devrait tourner autour de 2.000 euros par mois. «Une somme raisonnable», objecte la préfecture, qui couvrira les frais des travaux qui ont été réalisés.

Quoique spectaculaire, la mise à disposition de la caserne pourrait s’avérer insuffisante. Car les services de la Préfecture de police estiment qu’au moins 3.000 personnes prient à ce jour dans la rue, à Paris. Beaucoup viennent d’ailleurs de la banlieue pour faire leurs courses et assister à la grande prière. Ces mouvements accentuent les tensions sur les lieux de culte parisien, «trop peu nombreux», selon le bureau des cultes. Les autorités ont recensé 15 mosquées, qui peuvent accueillir 14.000 fidèles. […] Aujourd’hui, 23% des jeunes musulmans disent se rendre à la prière du vendredi. Si l’on en croit ces estimations, le nombre de pratiquants dans la capitale pourrait dépasser les 20.000. […]

De taille plus modeste
Ailleurs en France, en revanche, des mosquées s’édifient à un rythme régulier. «On compte entre 100 et 150 projets en cours chaque année», explique Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman. […] Mais après les projets de grandes mosquées onéreux et souvent bloqués faute de moyens et de consensus lancés dans les années 1980, les nouveaux lieux de prière sont de taille plus modeste. Ils sont souvent prévus pour 300 personnes et financés par la communauté des croyants et des baux emphytéotiques fournis par les mairies. «L’islam des caves est derrière nous», assure le ministère de l’Intérieur. «Avec 2.300 lieux de culte, on est en train de rattraper le retard par rapport aux autres religions

Le Figaro

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