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L’historien anglais David Starkey a déclenché une tempête de critiques en déclarant hier soir sur la chaîne BBC 2, au cours d’un débat sur les émeutes, que “les Blancs étaient devenus noirs”. L’historien s’est notamment appuyé sur le célèbre et très controversé discours d’Enoch Powell, “Rivers of Blood”, et a mis en cause le rôle de “la culture noire” dans les émeutes d’Angleterre.

La prophétie d’Enoch Powell était absolument juste dans un sens.”
David Starkey, historien et homme de télévision, BBC2, 12/08/11

Les Blancs sont devenus noirs. Une culture particulièrement violente et destructrice de gangsters nihilistes est devenue à la mode, et Noirs et Blancs, garçons et filles, opèrent ensemble dans ce langage.
Ce langage est faux, c’est un patois jamaïcain qui a envahi l’Angleterre, et c’est pourquoi beaucoup d’entre nous ont littéralement ce sentiment d’être dans un pays étranger.”

Illustration : “Les Schtroumpfs noirs“, Peyo

The Guardian :

L’historien David Starkey a provoqué une tempête de critiques après avoir déclaré lors d’une émission télévisée consacrée aux émeutes : « le problème c’est que les Blancs sont devenus noirs ».

Pourquoi personne n’a répondu à cette analyse raciste de Starkey ?” Jeremy Corbyn, député travailliste

Lors d’un passage à l’émission Newsnight sur BBC2, Starkey a évoqué une « profonde mutation culturelle » et déclaré qu’il avait relu le discours d’Enoch Powell sur “les rivières de sang”.

« Sa prophétie était absolument correcte en un sens. Le Tibre n’était pas rouge de sang mais du reflet des flammes qui entouraient Tottenham et Clapham », a-t-il déclaré.

« Mais il ne s’agissait pas de violence intercommunautaire. C’est là où il s’est complètement trompé ». Se tournant vers l’un des autres invités, Owen Jones, auteur d’un ouvrage intitulé « Racailles : la diabolisation des classes ouvrières », Starkey a déclaré : « Ce qui s’est passé, c’est qu’une frange importante des racailles que vous décrivez est devenue noire ».

Des protestations ont commencé à apparaître sur Twitter, le député travailliste Jeremy Corbyn demandant à la BBC : « Pourquoi personne n’a répondu à cette analyse raciste de Starkey ? Qu’essayez-vous de prouver au juste ? » Un porte-parole de Newsnight a déclaré : « Il me semble que la présentatrice, Emily Maitlis, a vigoureusement contesté les propos de David Starkey.

« Les deux autres invités [Owen Jones et l’écrivain et conseillère d’éducation Dreda Say Mitchell] se sont aussi clairement offusqués de ces commentaires. »

Jones a déclaré au Gardian qu’il pensait que les commentaires de Starkey étaient de ceux qui mettent fin à une carrière. « Il a voulu exploiter des préjugés raciaux en pleine crise nationale. En d’autres temps, ces commentaires auraient été injurieux, mais dans le climat actuel ils sont tout simplement dangereux. »

« Je crains que certaines personnes ne disent désormais que David Starkey a raison, et on commence à le voir sur Twitter. Je crains un retour de bâton de la droite et ses propos légitimeront ce type d’opinions chez certains ». Au cours de l’émission, Starkey a également déclaré : « Les Blancs sont devenus noirs. Une forme particulière de culture gangster violente, destructrice et nihiliste est devenue à la mode et les jeunes Noirs et les jeunes Blancs parlent le même jargon.

« Cette langue complètement fausse, ce patois jamaïcain qui a été introduit en Angleterre c’est ce qui fait que nous sommes si nombreux à nous sentir littéralement comme dans un pays étranger ».

L’historien, dont les documentaires sur les Tudors diffusé sur Channel 4 ont fait la renommée, a continué en parlant d’un député travailliste de Tottenham : « écoutez David Lammy, qui est l’archétype du Noir qui a réussi. Lorsqu’on l’entend à la radio sans voir son visage, on a l’impression qu’il est blanc ».

Il s’est heurté à Dreda Mitchell, qui s’est moquée de ses théories sur la façon de parler des jeunes :

« Vous n’arrêtez pas de parler de la culture noire. Les communautés noires ne sont pas homogènes. Il y a plusieurs cultures noires. Un tas de cultures noires différentes. Ce que nous devons faire, c’est nous voir non pas comme des communautés différentes, mais comme une seule communauté. Il faut arrêter de dire « eux » et « nous ».”

The Guardian

(merci à Pff, Flamius et Jeanjean pour la traduction)

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