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En échange d’une nouvelle aide financière de l’Europe et du FMI, couplée à un rééchelonnement a minima d’une partie de sa dette, la Grèce serait prête à confier les rênes de son programme de privatisations à des experts de l’Union européenne.

Expérimentée dans les pays de l’ex-bloc communiste, cette solution a le mérite de rassurer les Allemands, hostiles à toute rallonge budgétaire sans contreparties sérieuses. Mais elle déclenche une fronde en Grèce, où les syndicats, déchaînés, appellent à brûler le drapeau européen sur la place centrale d’Athènes.

Détaillé par le gouvernement Papandréou, le programme de privatisations doit permettre au pays d’obtenir 50 milliards d’euros d’ici à 2015. Certains experts en attendent beaucoup plus: entre 250 et 300 milliards d’euros. Les biens publics à vendre incluent les ports du Pirée et de Thessalonique, les compagnies de chemin de fer, des télécoms, de l’électricité, des eaux ou encore la banque postale.

Farouchement hostile aux privatisations, les syndicats ont déjà annoncé plusieurs mouvements de grève, qui ont, de facto, bloqué le processus. Alors que l’euro tremble à nouveau, et que la crise de la dette n’en finit pas de peser sur les marchés, l’UE perd patience.

«Protectorat»

Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, plaide pour la création d’une «agence de privatisations indépendante du gouvernement grec, dans laquelle siégeraient des experts étrangers». Le gouvernement à Athènes accuse le coup. «L’Union européenne ne peut pas diriger ce programme de privatisations. Elle peut assister au maximum le pays mais doit laisser au gouvernement grec la direction politique», estime Haris Pamboukis, le ministre des Investissements. «Le contraire serait une catastrophe pour l’image de l’Union européenne en Grèce. On parlerait de protectorat européen et ce serait mal vécu, à juste titre, par les Grecs», souligne-t-il. Le ministre des Investissements préférerait «plus d’Europe, plus de solidarité». Pour sortir de la crise, il réclame «un plan Marshall pour la Grèce qui rééquilibrerait l’économie réelle». […]

Le Figaro

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