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La France et la Grande-Bretagne ont pressé mardi les autres pays de l’Otan intervenant en Libye d’intensifier leurs efforts alors que pèse la crainte d’un enlisement du conflit, sans parvenir à rallier tous leurs partenaires. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a déploré mardi que Paris et Londres supportent “l’essentiel” de l’effort de la coalition internationale.

Et le chef de la diplomatie britannique William Hague a plaidé pour “maintenir et intensifier nos efforts au sein de l’Otan”, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg. Son homologue français Alain Juppé a affirmé pour sa part que l’Otan ne jouait “pas suffisamment” son rôle. “Il n’est pas acceptable que Misrata puisse continuer à être sous le feu des bombardements des troupes de Kadhafi”, a estimé M. Juppé.

Espérant “que d’autres pays vont venir nous relayer”, le ministre français a dit faire confiance au secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rassmussen “pour réunir les moyens nécessaires”.

C’est la première fois que Paris critique ainsi l’alliance depuis que cette dernière a pris le commandement des opérations. Dans un registre voisin, M. Hague a rappelé que le Royaume-Uni avait fourni quatre Tornado supplémentaires. Il “serait bienvenu que d’autres pays fassent de même”, a-t-il dit. Vingt et un des 27 pays de l’UE font en même temps partie de l’Otan. Au nombre de ceux qui pourraient se sentir visés, deux, l’Espagne et les Pays-Bas, ont mis des avions de chasse à la disposition de l’Otan en les cantonnant au contrôle de la zone d’interdiction aérienne.

Le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, n’a pas voulu suivre les appels de Paris et Londres. “Ce n’est pas nécessaire, l’action de l’Otan se déroule bien, il n’y a rien à réviser en ce moment”, car l’alliance a “fait un bon travail”, a-t-il estimé, jugeant que “la zone d’exclusion aérienne est un succès”.

C’est aussi l’avis d’un haut gradé de l’Otan, le général Mark van Uhm, chef des opérations conjointes. “Avec les moyens dont nous disposons, nous faisons un bon travail”, a déclaré ce général à la presse, précisant que l’Otan avait maintenu “ses opérations à un rythme élevé” ces jours derniers.

L’Italie, elle, a déployé quatre appareils susceptibles de participer à des frappes, mais n’en fait pas usage, en attendant un débat au Parlement italien. Son chef de la diplomatie Franco Frattini a fait part, mardi à Luxembourg, de sa “perplexité” et de “fortes réserves” à propos de la demande franco-britannique. Rappelant que la Libye était une ancienne colonie italienne, il a précisé : “Nous ne voulons pas nous retrouver à nous excuser de la mort de civils libyens”. […]

El Watan

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