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L’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne, généralement connue par son acronyme Attac (ou ATTAC), est une organisation altermondialiste créée en France en 1998. Elle est présente dans 38 pays.

Nous sommes face à une véritable transformation du FN, d’ampleur, qui n’est pas d’ordre conjoncturel, ou seulement liée au changement de direction à la tête de la formation ou encore d’ordre strictement opportuniste, pour “tromper son monde”, “faire social”. Il s’agit d’une évolution de fond, par laquelle le FN, loin de prendre ses distances avec l’idéal fasciste, s’en rapproche au contraire et trouve ses véritables bases. N’oublions pas que le parti nazi allemand s’appelait “national-socialiste”. Ramassée en deux mots accolés, nous avons ici l’articulation contradictoire qui forme le fascisme. En effet, le discours fasciste a deux ennemis, et c’est le combat sur ces deux fronts qui en fait l’originalité.

D’un côté, l’ennemi c’est le capitaliste, sous la forme du riche, du manipulateur d’argent, du spéculateur ; de l’autre côté, l’ennemi c’est l’autre travailleur, avec qui on est en situation de concurrence directe, pour l’emploi, le salaire, le logement, les allocs, etc. Il est frappant de constater que nous sommes ainsi confrontés aux deux dimensions constitutives du prolétaire : opposé à la bourgeoisie, mais aussi aux autres travailleurs, avec qui il est en situation de concurrence perpétuelle, cette seconde opposition prenant la forme du racisme ou de la xénophobie. Le syndicat ne se fixe-t-il pas comme première mission de constituer un front de classe face au patronat, et, pour cela, de surmonter les divisions qui scindent les rangs ouvriers ? Qui dit surmonter ne désigne-t-il pas des divisions qui ne sont pas effacées, mais seulement dépassées, ne désigne-t-il pas cette tendance permanente, créée et encouragée par le système, à se faire la guerre les uns les autres ?

Le public fasciste est celui des “petites gens”, qui demandent qu’on les protège, d’un côté des “gros” (et de leurs connivences) et de l’autre, de ceux qui sont encore plus démunis qu’eux et peuvent, de ce fait même, les menacer. N’est-il pas intéressant de relever que c’est sur ces deux dimensions que s’ouvre et se ferme le manifeste du parti communiste, de Marx et d’Engels ? Il débute par la formule bien connue : “L’histoire de l’humanité jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes”, désignant d’entrée de jeu l’ennemi, c’est-à-dire un système d’exploitation et la classe qui en tire profit. Mais le même Manifeste se clôt en nous disant, au contraire, qui n’est pas l’ennemi, en lançant l’appel : “Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !”.

Le Monde

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