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Nicolas Sarkozy s’est mis à dos magistrats et policiers après ses violentes critiques dans l’affaire Laëtitia. Mais peut-on accabler de telles professions où les effectifs sont sans cesse réduits ?

Cette fois aura donc été la fois de trop: en dénonçant la justice et la police, responsables, selon lui, de négligences qui auraient conduit au meurtre de la jeune Laëtitia, le président de la République a provoqué un mouvement sans précédent:parties de Nantes, grèves et manifestations de magistrats devraient culminer jeudi lors d’une journée nationale.

Cinq lois pour durcir la répression et plusieurs projets visant à restreindre la marge d’appréciation des juges ont déjà été votées : suppression du juge d’instruction, extension des jurés populaires… sans se poser la question du coût d’une telle réforme, qui aboutirait, pour traiter 500.000 affaires correctionnelles par an, à arracher des millions de Français à leur travail pour une indemnité quotidienne de 60 euros que l’État peine déjà à verser à quelques milliers de jurés au pénal.

En cinq ans, le nombre de policiers et gendarmes est passé de 254.000 à 236.000- soit une baisse de 18.000 hommes. Certes, on a multiplié les vidéo-surveillances, bracelets électroniques, etc. Mais, pas plus qu’à l’hôpital, au bord de l’explosion, la technologie ne remplace la présence humaine. L’Allemagne, citée en exemple, compte 24 juges pour 100.000habitants, quand la France en a moins de dix! En accusant les hommes, Sarkozy a mis en lumière les défaillances de tout un système. Dont il assume, comme chef de l’État, la responsabilité.

Le Télégramme

Les mises en cause de la justice et de la police par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Laetitia ont suscité une vive indignation parmi les magistrats, qui ont dénoncé un “populisme de bas étage” et envisageraient une action commune au niveau national la semaine prochaine.

(Merci à Optez)

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