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Vols, caissières frappées, menaces. Après des années de calvaire, la supérette Franprix des Grands-Champs à Thiais (Val-de-Marne) a jeté l’éponge ce week-end. La fermeture, brutale, du seul magasin d’alimentation générale du secteur a pris de court la mairie et les 2000 habitants du quartier.

«Ils n’ont prévenu personne qu’ils fermaient, de peur que des bandes viennent dévaliser les rayons le dernier jour», confie un commerçant du quartier qui préfère garder l’anonymat. Tout le week-end, des jeunes ont rôdé autour du magasin, tentant de détériorer le rideau pour s’introduire à l’intérieur. «Les CRS ont fait des rondes samedi et dimanche pour éviter qu’ils ne volent les dernières réserves.»

Depuis 2007 et la démolition de plusieurs immeubles dans ce quartier qui fait l’objet d’une convention avec l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), les clients avaient déserté la galerie commerciale de la cité. Aux côtés du Franprix, seules une boulangerie et une pharmacie résistaient aux départs des habitants. Mais les autres commerçants reconnaissent qu’ils étaient mieux lotis que le Franprix.

Depuis des années, la supérette subissait les assauts et larcins quasi quotidiens des jeunes du quartier et des cités voisines «qui se servaient en bouteilles d’alcool et autres produits comme si tout était gratuit», rapporte une ancienne cliente. Des années que les cinq salariés du magasin vivaient un véritable calvaire. Tous les après-midi, le même scénario se répétait : des bandes de jeunes, âgés entre 14 et 20 ans selon des témoins, habitants du quartier et d’autres cités environnantes de Vitry, Choisy ou Orly, squattaient devant le magasin, avec leurs motos et parfois des voitures. «Ils étaient agressifs et souvent, ils embêtaient les passants, surtout les filles», glisse une jeune femme.

Parfois, les caissières se faisaient menacer ou frapper. «Il y avait des gifles et puis des coups plus durs, l’une avait eu le bras cassé. Elle demandait sa mutation depuis des mois. En vain», assure une ancienne cliente. Des vigiles avaient été postés devant le magasin. «L’un d’eux s’était fait esquinter un œil.» D’après les habitants et les commerçants, la police intervenait régulièrement au Franprix des Grands-Champs. «Mais ils en avaient marre de venir toujours pour les mêmes histoires

Suite sur Le Parisien (Merci à Le Hutin)

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