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Armand Jean du Plessis est un des personnages les plus emblématiques de l’histoire de France. Prélat et homme d’Etat, il se fit le défenseur implacable des intérêts de la Couronne et s’opposa souvent aux Grands et à la noblesse. Bien qu’impopulaire à la fin de sa vie, son œuvre considérable fut reconnue par la postérité. Par son action, l’«Homme rouge», incarnation même du serviteur de l’Etat, prépara le règne de Louis XIV.

” La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire.”

Richelieu est le quatrième enfant d’une famille noble, les Du Plessis. Son père, François IV du Plessis (de Richelieu), était prévôt de l’Hôtel et grand prévôt de France sous Henri III et Henri IV. Sa mère, Suzanne de la Porte, était la fille d’un grand avocat au parlement de Paris, qui était de l’ordre de Malte, François de la Porte.

Richelieu n’était pas destinée à une carrière d’ecclésiastique. Il suit des cours de philosophie à Paris et entreprend une formation militaire. Mais son frère Alphonse-Louis ayant refusé l’évêché de Luçon pour devenir moine, Richelieu se doit d’entreprendre une carrière religieuse afin d’en garder le bénéfice. Il débute donc des études de théologie et finit par être nommé évêque de Luçon à 21ans (il avait reçu une dispense d’âge de Rome). Il arrive à Luçon fin 1609 où il fait la connaissance d’un moine capucin, le Père Joseph, qui devient son ami et son confident. Il sera surnommé plus tard son «Eminence grise» (à cause de la couleur de son costume).

Richelieu est ensuite élu député du clergé aux Etats généraux en 1614. Il y rencontre Marie de Médicis qui le nomme Grand Aumônier au service de la future reine, Anne d’Autriche, en 1615. Richelieu commence par servir le parti adverse de Louis XIII, sous l’autorité de Concino Concini, maréchal d’Ancre et de la reine mère, dont il est d’abord le courtisan et le favori avant d’en devenir l’ennemi irréconciliable.

En 1617, après l’assassinat de Concini, dont Louis XIII et le duc de Luynes sont les instigateurs, Richelieu doit suivre la reine mère, alors en disgrâce, à Blois puis il est confiné dans son évêché. Mais ayant réussi à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis et fait conclure les traités d’Angoulême (1619) et d’Angers (1620), le chapeau de cardinal lui est donné en récompense le 5 septembre 1622.

Le 29 avril 1624, il entre au Conseil du Roi. Dès lors il s’attellera à la réalisation de trois objectifs : détruire la puissance politique du protestantisme en France, soumettre la noblesse, abaisser la maison d’Autriche.

Richelieu n’accepte pas cet Etat dans l’Etat que constituent les Protestants qui contrôlent près de cent villes fortifiées, les places de sûreté, que leur avait accordé l’Edit de Nantes (1598). Après un siège d’une année, La Rochelle se rend. Les privilèges politique et militaire des protestants sont supprimés mais la liberté de culte est confirmée dans tout le royaume, sauf à Paris. (Edit de grâce d’Alès, 1629).

Résolu à mettre au pas une noblesse turbulente toujours encline à la révolte, Richelieu supprime les hautes charges que les grands seigneurs exercent auprès du roi. 2 000 châteaux forts qui ne sont plus utiles à la défense du royaume sont détruits. Il généralise l’envoi en province d’intendants chargés de faire appliquer les décisions royales. Il n’hésitera pas à faire décapiter le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, qui avait pris les armes avec le frère du roi Gaston d’Orléans en 1632. Ayant interdit les duels, sous peine de mort, il fit exécuter le 22 juin 1627 François de Montmorency-Bouteville qui s’était battu à Paris en plein jour.

Pour lutter contre les Habsbourg , il fera alliance avec Etats protestants comme la Hollande ou la Suède. La guerre est déclarée à l’Espagne en 1635. Après des débuts difficiles, le sort des armes devient favorables à la France qui conquiert L’Alsace, l’Artois (1640) et le Roussillon (1642).

Parmi bien d’autres actions, on peut citer la création d’une marine, la fondation de l’Académie française (1635), la construction du Palais-Cardinal (devenu à sa mort le Palais-Royal), le développement des colonies, la réforme des finances et de l’administration…

Il meurt à Paris le 4 décembre 1642. Son tombeau, placé dans la chapelle de la Sorbonne, fut saccagé en 1793.

Sources :
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Bibliographie :
Françoise Hildesheimer, Richelieu. Flammarion, 2004
Roland Mousnier, L’Homme rouge ou La vie du Cardinal de Richelieu (1585-1642). Robert Laffont/Bouquins, 1992
Philippe Erlanger, Richelieu, Perrin, 1963

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