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Le projet de décret qui prévoit la possibilité de licencier des agents de la fonction pulique déchaîne les passions. Beaucoup d’internautes de L’Expansion.com estiment que ce sont des fainéants. Mais les fonctionnaires ne se laissent pas faire. Revue de commentaires.

“Licencier un fonctionnaire, c’est désormais possible”, annonçait hier [mardi 2 février 2010] l’Expansion.com. En effet, un projet de décret sur la “réorientation professionnelle des fonctionnaires de l’Etat” prévoit qu’un fonctionnaire pourra être mis en disponibilité, c’est-à-dire sans travail ni salaire, ou en retraite d’office après trois refus de postes.

La nouvelle a visiblement déchaîné les passions – 70 commentaires sur ce seul article depuis hier.

Dès le début, certains internautes recadrent le débat et rappellent que le licenciement des fonctionnaires n’est pas inédit. “Rien de nouveau : les fonctionnaires territoriaux sont dans cette situation depuis 1983”, indique Etiennefroese. Mais la discussion tourne rapidement à la rixe verbale.

Au fil des commentaires, deux postures se distinguent. Une majorité d’internautes, travaillant pour la plupart dans le privé, se réjouissent de ce qu’ils considèrent comme la fin d’avantages corporatistes. Robespierre0007 explique: “Il est juste que l’écart (le grand écart…) entre fonctionnaires et privés se réduise. C’est une valeur républicaine, l’égalité”.

En ces temps de crise, les internautes se lâchent, s’éloignant souvent du débat de départ, et les fonctionnaires en prennent pour leur grade. “À l’heure où beaucoup de monde se retrouve au chômage, je trouve particulièrement indécent de se permettre de refuser plus de 3 propositions de postes sous prétexte que l’on ne risque pas d’être licencié. Même les plus mauvais et les plus fainéants sont garantis de garder un emploi”, s’indigne Alfredos.

“Stop aux privilèges d’une caste au détriment de ceux qui subissent seuls toutes les conséquences de la crise et qui doivent toujours payer plus pour les privilèges de ces enfants gâtés de la République”, lance à son tour Hs47.

Pas en reste, les fonctionnaires rétorquent. Fifi répond par exemple : “Fonctionnaire=fainéant. C’est bien connu… pour ceux qui ne le sont pas. Actuellement, avec les suppressions de postes, nous sommes amenés à effectuer le travail de deux. La qualité s’en voit détériorée”.

Bbr frappe lui aussi : “Qu’on arrête de faire penser aux gens que les fonctionnaires sont des planqués qui refusent de travailler”.

Pédagogue, G223 explique : “Quand on passe un concours de la fonction publique, on ne choisit pas librement son futur poste et son lieu de travail. Je suis du sud et après mon concours, j’ai été affectée dans le département des Hauts-de-Seine”.

Mais c’est sans doute Rayak qui exprime le mieux le désarroi de la fonction publique : “Il y avait des avantages à avoir des fonctionnaires. C’est en général des gens reçus sur concours, compétents, sérieux et peu payés. Ils acceptaient leur faible salaire contre la sécurité de leur situation ainsi que 37,5 années de carrière pour partir en retraite. L’État a cassé rétrospectivement ce contrat d’embauche qu’il avait signé, et sans indemnité”.

Du même avis, Jeremy971 renchérit : “L’Etat est en train de se saborder lui-même pour des raisons de budget. Il y avait peut être d’autres moyens moins radicaux pour purger les finances”.

Le débat continue…

L’Expansion

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