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En Afrique du Sud la Fondation Nelson Mandela, le gouvernement de Jacob Zuma, des chercheurs d’université et des ONG s’inquiètent de rumeurs persistantes, selon lesquelles des chasses à l’étranger seront menées après le coup de sifflet final du Mondial. En 2008, la barbarie xénophobe avait fait près de 62 morts dans les bidonvilles du pays.

Deux années se sont écoulées depuis la flambée xénophobe, mais au milieu d’une allée insalubre du quartier extension 1 de Diepsloot, si l’on s’approche un petit peu on peut encore deviner les inscriptions sur les portes en métal des deux WC publics. « Citoyens sud-africains » sur une porte, « Etrangers » sur l’autre. Ces inscriptions rappellent les années sombres de l’Apartheid, mais en 2010 à Diepsloot et ailleurs, des noirs rejettent d’autres noirs. (…)

Patrick, un trentenaire zulu qui a une boucle de ceinture en forme de cartouches de balles, ne cache pas sa haine de l’étranger. « Il y a trop d’étrangers ici, il faut qu’ils partent après le Mondial. Ce sont des criminels. Et comme ils sont clandestins, ils n’ont pas de papiers, pas d’adresse, la police ne les retrouve jamais, donc ils tuent des Sud-Africains, et après ils disparaissent. Et nous, comme on ne sait pas non plus où les trouver pour les punir, on se venge en attaquant des gens de leur nationalité ».

La haine de l’autre mène droit à des actes de barbarie dans les bidonvilles ultra-violents d’Afrique du Sud. A Diepsloot les habitants vivent sans électricité parmi les ordures qui ne sont pas ramassées. Ils n’attendent plus grand-chose de l’Etat ni de la police et décident souvent de rendre justice eux-mêmes.

RFI (merci à Pakc)

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