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Une réponse syndicale coordonnée aux plans d’austérité européens s’est esquissée cette semaine, notamment chez les syndicats d’Europe du Sud qui entendent lancer de nouvelles grèves et manifestations.

La centrale italienne CGIL, forte de six millions d’adhérents, a annoncé un débrayage complet dans toute la péninsule pour le 25 juin, précédé de manifestations le 12 juin.

En Grèce, le syndicat du secteur privé GSEE a fait savoir qu’il appellerait à la grève le mois prochain contre la réforme des retraites.

Le principal syndicat portugais se prépare quant à lui à une grande manifestation samedi à Lisbonne, et les fédérations espagnoles ont maintenu leur menace d’une grève générale, leurs négociations avec le gouvernement socialiste sur la réforme du travail étant toujours dans l’impasse.

Madrid est sous pression pour mener à bien ces réformes, surtout depuis que l’agence de notation Fitch a décidé vendredi d’abaisser la note de sa dette souveraine de AAA à AA+ (voir ). Les syndicats espagnols prévoient déjà une grève du secteur public face aux réductions de salaires.

Dans ces quatre pays, les salariés résistent à la volonté des gouvernements d’appliquer de sévères programmes d’austérité. Le GCEE grec a annoncé qu’il démarcherait ses homologues européens en vue d’une action commune. La CGIL italienne a rapidement apporté son soutien à cette initiative.

Nous avons besoin en ce moment d’initiatives au niveau européen,” a indiqué  le chef de la CGIL, Guglielmo Epifani, précisant que cette position serait celle de son syndicat lors de la réunion des centrales européennes, mardi à Bruxelles.

La CGTP portugaise a souligné que son mouvement de ce week-end n’était que la première étape des protestations contre le plan de rigueur de Lisbonne, qui prévoit des hausses fiscales et le gel des salaires de la fonction publique.

C’est une étape d’une lutte continue qui va s’intensifier. Nous gardons toutes les options sur la table, y compris un appel à la grève générale,” a déclaré Armenio Carlos, membre du comité national de la CGTP.

Divisions

Un nombre croissant de pays européens annoncent des plans de rigueur pour s’attirer les bonnes grâces des marchés rendus volatiles par la crise de la dette grecque. Les syndicats réagissent globalement avec hostilité et affirment que ces programmes vont surtout peser sur les plus pauvres et les fonctionnaires.

Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), John Monks, et son adjoint Joël Decaillon, appellent à revoir le modèle social européen et dénoncent une “injustice criante.

Tandis que des milliards ont pu être débloqués pour sauver les banques d’une catastrophe qu’elles avaient elles-mêmes fabriquée, les travailleurs, les citoyens européens sont maintenant sommés de payer l’irresponsabilité et la cupidité des agents financiers d’hier et d’aujourd’hui (…),” écrivent-ils.

Ces mesures d’austérité réduisent la croissance et minent la consommation, elles aggravent le chômage, affectent la capacité productive, et, enfin, dépriment les recette fiscales et sociales qui se sont effondrées,” préviennent-ils également.

Mais selon les analystes, il y a peu de chances qu’une réponse syndicale coordonnée à l’échelle européenne parvienne à se mettre en place. Ils soulignent notamment les divisions entre mouvements en Italie et au Portugal, ainsi qu’entre l’Europe du Nord et celle du Sud.

De plus, les mouvements sociaux donnent ici et là des signes d’essoufflement. En Grèce, la manifestation de la semaine dernière a attiré une foule deux fois moins grande que celle vue le 5 mai et en France, le gouvernement a confirmé qu’il relèverait l’âge de la retraite au lendemain d’une manifestation jugée peu suivie.

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