C’est une initiative un peu particulière sur l’immigration qui doit être lancée, mardi 4 mai, à l’Assemblée nationale, à Paris.
Un collectif de militants intitulé “Cette France-là” et associé à une vingtaine de députés et sénateurs – dont huit socialistes et deux UMP – a décidé de tenir une première réunion de travail pour mettre sur pied un “audit” de la politique migratoire du gouvernement. (…)
Officiellement, la démarche se dit “transpartisane”, et prête à interroger tous les “dogmes”, y compris celui de l’impact de l’immigration sur le vieillissement de la population. Dans les faits, et comme l’admettent la plupart des participants interrogés, il s’agit surtout de démontrer que la rétention et l’expulsion des sans-papiers sont “contre-productives”.
Face à une démarche qu’il juge être une manipulation politique, M. Besson a déjà fait savoir qu’il ne répondrait pas à l’invitation. L’initiative se faisant en outre en dehors d’une mission parlementaire officielle, elle n’a donc“aucune valeur juridique” aux yeux de son cabinet. L’audit suscite aussi une certaine prudence du milieu associatif – France – Terre d’asile, Forum réfugiés, la Cimade notamment. Ces organisations craignent qu’il peine à faire émerger des solutions et se replie sur des débats“glissants” autour du coût de la politique d’éloignement. Un chiffrage déjà effectué plusieurs fois ces dernières années par la Cour des comptes et des parlementaires – ainsi, le député UMP Pierre-Bernard Reymond évalue à 20 970 euros le coût par étranger reconduit. La bataille des chiffres a déjà commencé. En 2008, “Cette France-là” s’était fait connaître en évaluant à 2 milliards d’euros annuels la politique d’éloignement.
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La pauvreté des travaux hexagonaux en la matière serait en partie, selon lui, liée à la peur des chercheurs de récupération de leurs conclusions par l’extrême droite : “La société française craint toujours de remettre en cause le pacte à l’origine de la nation.”
source : Le Monde