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Gaël Pasquier, directeur d’une école maternelle et doctorant en sciences de l’éducation, ne comprend pas le refus du ministre de l’Education nationale, Luc Châtel, de diffuser le court métrage Le Baiser de la lune destiné à «sensibiliser» les élèves «contre l’homophobie». Il estime au contraire qu’il faut parler d’homosexualité dès l’école maternelle et élémentaire.

Depuis 2008, les circulaires de rentrée, qui fixent chaque année les priorités de la politique éducative, rappellent la nécessité de lutter à l’école «contre toutes les violences et toutes les discriminations, notamment l’homophobie». (…)
Un petit garçon ne fera pas nécessairement sa vie d’adulte avec une femme, une petite fille n’est pas tenue d’espérer un prince charmant. (…) Diversifier les représentations que l’on propose aux élèves est donc là aussi primordial. (…)
La lutte contre l’homophobie dès les premiers niveaux d’enseignements est d’autant plus nécessaire qu’il y a potentiellement dans chaque classe des garçons ou des filles qui aimeront un jour de manière définitive ou occasionnelle quelqu’un de leur sexe. (…)
La lutte contre l’homophobie ne se limite pas à la condamnation des insultes ou des remarques homophobes. Réagir à des propos injurieux est une obligation de tout éducateur et de toute éducatrice mais ne saurait suffire. Il faut cesser de présenter l’hétérosexualité comme étant la seule sexualité normale, naturelle et légitime. (…)

Il n’est pas nécessaire de demander une autorisation aux parents d’élèves pour aborder ces sujets en classe. Il est toutefois possible de les informer qu’ils le seront au cours de l’année scolaire. Des parents ne sauraient soustraire leur enfant aux enseignements obligatoires : la lutte contre les discriminations racistes, antisémites, sexistes et homophobes fait partie des missions de l’école républicaine au même titre que l’apprentissage de la lecture et du calcul. (…)
Il s’agit simplement de proposer aux élèves des outils pour comprendre le monde qui les entoure, de leur apprendre la tolérance et le respect, valeurs constitutives de l’école républicaine, et de leur permettre de se projeter, d’une manière adaptée à leur âge, dans leur vie future.
Source : Le Monde

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