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Les systèmes de retraite n’avaient pas besoin de cela : devant déjà faire face au vieillissement de la population, ils ont été mis à mal par la crise.

« Aucun pays, aucun régime de retraite n’est à l’abri »,a prévenu Martine Durand, de la direction des affaires sociales de l’OCDE, lors d’un colloque du Conseil d’orientation des retraites (COR), jeudi dernier.

L’effondrement de la Bourse en 2008 a eu de fortes répercussions dans les pays où prédominent les régimes de retraite par capitalisation.

« Les fonds de pension ont vu la valeur de leurs investissements baisser de 23 % en 2008, soit de quelque 5.400 milliards de dollars », estime l’OCDE.

Ce sont les pays anglo-saxons – où les actions constituaient la majorité des actifs détenus par les fonds avant la crise – qui ont été les plus touchés. Avec en tête l’Irlande, l’Australie et les Etats-Unis.

Si la rente des personnes déjà retraitées est souvent garantie, la chute des marchés a mis en péril les économies des futurs pensionnés.

«Aux Etats-Unis, près de 45 % des 55-65 ans détenaient plus de 70 % de leurs actifs dans le cadre de régimes de retraite privés sous forme d’actions», souligne l’OCDE. Et ces derniers n’ont guère le temps d’attendre que la Bourse se redresse pour reconstituer leur épargne…

En France, « le système par répartition protège les retraités face à la crise et les mécanismes d’acquisition des droits retraite ne sont pas affectés », fait valoir Dominique Libault, directeur de la Sécurité sociale.

Sans effet sur les prestations, la crise « provoque une perte nette de recettes et accentue l’effet “papy-boom” sur le déficit de la branche retraite », ajoute-t-il, en estimant que la conjoncture a privé le régime général de près de 5 milliards d’euros de recettes.

Par ailleurs, la montée du chômage a rendu caduque la possibilité d’une hausse des taux de cotisation retraite en contrepartie d’une baisse du taux de cotisation chômage. De ce fait, « la crise rend encore plus nécessaires les réformes ».

Pour Martine Durand, la crise met en lumière la nécessité de diversifier les régimes de retraite pour limiter les risques. Au-delà, « la question essentielle demeure celle de l’augmentation de l’âge effectif de la retraite ».

Les Echos

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