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Les derniers chiffres de production de crédit de la Banque de France indiquent une légère amélioration du côté des ménages. Nettement contrebalancée par le crédit aux entreprises, toujours mal positionné. Les banques aidées par l’État auront du mal à atteindre leur objectif de croissance des encours à la fin 2009.

Les indicateurs sont toujours au rouge pour le crédit. Les chiffres de production publiés hier par la Banque de France – qui reprennent à la fois l’activité des établissements spécialisés et les réseaux bancaires -marquent une baisse de 5,8 milliards d’euros de crédit aux ménages et aux entreprises entre septembre et octobre derniers, à 364,6 milliards d’euros (cumul douze mois). Un an plus tôt (en octobre 2008), la production était encore de 477,2 milliards d’euros, soit une baisse de près de 24 %.

Pour les derniers mois écoulés, c’est le crédit aux entreprises qui tire vers le bas les résultats. La production s’établit à 231,2 milliards d’euros en octobre, contre 237,7 milliards d’euros en septembre. Sur un an, la baisse de production est de 24 %. Avec un fléchissement plus net dans les crédits inférieurs à un an (dont trésorerie) que dans le plus long terme.

Le recul du crédit aux ménages est encore de 22,2 % sur un an, à 133,5 milliards de nouveaux crédits.

Ces tendances se retrouvent en partie dans les données que communiquent les banques. Le groupe BPCE revendique ainsi un taux de croissance de ses encours de 3,3 % à la fin du mois de septembre 2009. BNP Paribas a déclaré hier que sa production 2009 en immobilier dépasserait légèrement celle de 2008. Dans le financement d’entreprise, les données sont plus contrastées. « D’octobre 2008 à octobre 2009, notre encours augmente de 14 % pour les crédits moyen et long terme et de 2 % tous types de crédits confondus, » explique Jean-Marc Ribes, directeur réseau privé et entreprises à la Banque Palatine.

Montrer patte blanche

Quels que soient les chiffres présentés, l’atteinte, par les banques aidées par les pouvoirs publics, de l’objectif de croissance des encours de crédits aux ménages et aux entreprises entre 3 et 4 % à la fin 2009 paraît difficile.« Il s’agissait avant tout de prouver notre bonne foi en ouvrant les vannes du crédit », tempère un bon connaisseur du dossier, qui ne s’attend pas à des sanctions de Bercy. De fait, les banques ont multiplié les annonces pour montrer patte blanche. Le Crédit Agricole est ainsi engagé dans un programme de 22 milliards d’euros de prêts pour la fin de l’année. De son côté, BNP Paribas a promis 5 milliards d’euros de nouveaux crédits d’ici à la fin de l’année 2010.

Les banques vont-elles se montrer moins volontaires après la date butoir du 31 décembre ? Elles seront, dans le financement d’entreprises, confrontées à une difficulté particulière. Il leur faudra déchiffrer de manière encore plus fine les bilans dégradés de leurs clients, en distinguant ce qui relève d’une mauvaise gestion des effets de la conjoncture.

Les Échos

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