Fdesouche

Aujourd’hui Alexandre nous présente deux versions différentes d’une pièce de François Couperin appelée “les Barricades Mystérieuses.”

I/ Quelques mots sur l’auteur:

François Couperin, dit « le Grand » (1668 – 1733) est un compositeur français, organiste et surtout claveciniste réputé.
Sa famille est déjà assez célèbre dans les milieux musicaux de l’époque. Baignant dès sa naissance dans la musique, le jeune François saura jouer et composer avant même de savoir lire et écrire.
De tempérament discret, réservé, il n’a rien d’un intrigant de Cour (comme a pu l’être un Lully par exemple). De fait, s’il est un professeur de clavecin et un organiste très réputé et apprécié par Louis XIV lui-même, il n’obtiendra pas la charge officielle de Claveciniste royal que son talent aurait pu lui permettre d’atteindre.

Outre ses nombreuses pièces religieuses et profanes vocales pour orgues, et surtout clavecin, il laissera à sa mort un traité théorique sur l’art et la manière d’utiliser au mieux cette instrument (l’Art de toucher le Clavecin).

II/ Les extraits du jour:

J’imagine qu’il s’agit d’une courte pièce comme en écrivaient en pagaille les musiciens de la Cour pour animer les soirées.
La seule chose que j’ai appris au cours de mes recherches est que cette pièce est utilisée dans les films sur le début du XVIIIe pour l’ambiance. (Marie-Antoinette de Coppola)

III/ Première version: le clavecin

Le clavecin est un des instruments essentiels de la musique baroque. Le piano moderne est une évolution de cet instrument.
Le piano fonctionne comme une sorte de “grosse harpe couchée”. Les cordes sont tendues à l’intérieur. Quand on appuie sur une touche, un tout petit marteau matelassé va frapper la corde correspondante.
Le clavecin fonctionne à peu près de la même façon. Il ne s’agit pas de marteau, mais d’une série de petites pièces de bois qui vont griffer la corde correspondante.

ça donne un son très particulier, peut-être un peu “métallique” mais tellement… Baroque!

III/Deuxième version: le Théorbe!

Un Théorbe est une sorte de grosse guitare baroque. Plus précisément, c’est une sorte de “double gros luth” sur laquelle le musicien peut jouer à la fois des notes de luth normale mais aussi des notes plus grave qu’un luth normal ne pourrait pas atteindre.

C’est un instrument moins précis que le clavecin sur les hauteurs de notes (cela dépend de la précision de l’instrumentiste sur la corde, ce qui n’est pas le cas du piano) mais au son plus chaud, plus chaleureux.

V/ Conseils d’écoute:

Les sonorités et les timbres de ces instruments anciens ne nous sont pas familières, il faut un peu d’attention pour apprécier cette courte pièce. C’est surtout le cas pour le clavecin, le théorbe ayant un timbre assez proche de la guitare.

Ces instruments sont des instruments à corde possédant peu d’amplitude sonore. Il ne leur est pas possible de jouer doucement, puis de jouer très fort, comme pourrait le faire une trompette par exemple. A première vue (surtout pour le clavecin!), la musique peut sembler assez “plate”, monotone.

Ce n’est pas le cas: si vous écoutez très attentivement le clavecin (l’instrument pour lequel a été écrit cette pièce à l’origine), vous sentirez de fréquentes “cassures de rythme” en début et fin de phrase musicale. C’est essentiel, ça permet de donner vie à l’extrait car l’amplitude sonore de ces 2 instruments est faible
Pour la version au Théorbe, en plus de ce qui est dit ci-dessus , prêtez aussi attention à la façon dont les cordes vibrent et résonnent.
Alors, quelle version préférez vous?

Merci à Christopher Johnson et à France Française pour m’avoir fait découvrir Couperin et cette version.

Fdesouche sur les réseaux sociaux