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Les dignitaires des Émirats arabes unis étaient trop occupés par la glissade des marchés boursiers et les inquiétudes planétaires sur la dette de Dubaï, ce lundi, pour prendre le temps de réagir au vote des Suisses. Et si aucun appel au boycott ne s’est encore fait entendre, le premier réflexe des milieux économiques suisses a été de rentrer la tête dans les épaules, même s’ils ne croient pas à un impact concret.

Du côté des banques, on n’est pas inquiet. «Je ne vois pas pourquoi la clientèle du Golfe retirerait ses avoirs de Suisse,» s’étonne Philippe Steffen, patron de la société de gestion institutionnelle Oryx Finance, à Genève.

«Où mettraient-ils leurs fonds : à Dubaï ?»

A l’inverse, les hôteliers genevois, pour qui les séjours de ressortissants des pays du Golfe représentent un dixième des revenus et 6% des nuitées, sont dans l’expectative. Passé le «choc» de cette «réaction cutanée inutile», le président des hôteliers genevois, Paul Muller, espère tout bonnement qu’il ne «se passera rien.» Son association, dont le budget marketing annuel est de 15 millions de francs, n’était pas intervenue dans le débat précédant la votation. «On ne pensait pas que ça pouvait passer,» lâche Paul Muller un peu contrit. Sous le couvert de l’anonymat, le directeur d’un cinq-étoiles de la place évoque quant à lui une «catastrophe.»

Les sommes gérées dans les banques suisses dépassent de loin le montant des exportations

Plusieurs observateurs ont souligné hier la part relativement faible des pays musulmans dans le commerce extérieur de la Suisse: environ 5% des exportations globales, soit 10,7 milliards de francs en 2008. Pour Andrin Waldburger, du cabinet de conseil Deloitte à Zurich, l’initiative contre la construction de nouveaux minarets «n’aura pas beaucoup d’influence.»

Le Temps

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