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La cohabitation entre les différentes confessions et nationalités devient de plus en plus problématique dans les 20 cimetières de Paris et sa proche banlieue. Malgré le statut laïc des cimetières, les municipalités s’adaptent aux demandes des communautés juives et musulmanes.

Depuis plus d’un siècle, les carrés confessionnels n’existent plus à proprement parler. En 1881, une loi a entériné le caractère laïc des cimetières : selon elle, l’aménagement de ces lieux doit rester totalement neutre. Pour autant, les carrés confessionnels clôturés, créés depuis 1804, sont restés en place. Au Père-Lachaise (XXe), on peut ainsi encore voir la trace du mur du carré juif dressé en 1809 ou la haie qui délimitait l’espace musulman créé en 1858.

En outre, la Ville de Paris a maintenu la tradition héritée des carrés. «Paris s’est toujours efforcé de regrouper les défunts selon leur confession», explique Christian Charlet, ancien historien des cimetières à la mairie de Paris. Et, depuis quelques années, cette tendance a été encouragée par plusieurs circulaires du ministère de l’Intérieur.

Tandis que le cimetière de Pantin (93) accueille un important espace réservé aux juifs séfarades, celui de Bagneux (92) abrite une zone dédiée aux juifs ashkénazes et celui de Thiais (94) des « divisions » pour les musulmans, les juifs, les Asiatiques ou les orthodoxes. Mais la cohabitation entre ces différentes confessions ou nationalités pose parfois problème. «On assiste à des tensions lors des inhumations, par exemple lorsque des chiites découvrent que les sépultures d’à côté sont occupées par des sunnites », explique Pascal-Hervé Daniel, chef du service des cimetières de la Ville.

Ainsi, dans certains cas, les zones confessionnelles doivent être divisées en plusieurs espaces selon les obédiences ou les nationalités. Autre signe de tension : alors que la Ville souhaite créer un espace israélite de 1 500 places à Thiais, beaucoup de familles juives refusent d’y être enterrées.

Si, selon la Ville, il existe des places « pour tous les défunts de toutes les confessions » dans les cimetières parisiens, libérer une fosse nécessite un délai. «On est en flux tendu souligne Pascal-Hervé Daniel. Il faut entre 48 et 72 heures pour exhumer et casser un monument afin de créer une nouvelle place. » Or, selon les religions juive et musulmane, l’inhumation d’un défunt doit se faire au plus vite. « On a parfois beaucoup de mal à satisfaire les proches des défunts en temps voulu », explique le responsable des cimetières de la Ville.
Source : Le Parisien

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