Fdesouche

Inquiétude au Salon de Tokyo, déjà frappé par la crise: les jeunes Japonais ne s’intéressent plus à la voiture. Le désamour contraint les marques à réagir
«Il faut se rendre à l’évidence: l’automobile n’intéresse plus les jeunes par ici. Le Japon est désormais un pays pilote pour notre industrie. Car le phénomène touche d’autres pays, avec des exceptions notables comme la Russie ou les États-Unis. La situation japonaise nous servira de test pour imaginer un au-delà du produit automobile», note François Bancon, un designer français dont la responsabilité est d’imaginer les véhicules futurs de Nissan.

Le désintérêt des plus jeunes pour le symbole de la prospérité nippone pendant des décennies préoccupe au plus haut point les responsables du 41e Salon de Tokyo, qui ouvre ses portes au public. Pour mesurer l’importance du phénomène, la JAMA, l’association des constructeurs automobiles japonais, a commandé une étude auprès des étudiants des universités nippones. Résultat: la voiture ne figure plus qu’au 17e rang des centres d’intérêt de ces jeunes adultes, loin derrière l’informatique, les téléphones portables, les jeux vidéo ou la mode.

«Pour cette génération, la voiture est un vieux truc hérité des années 50 qui pollue et fait du bruit. Plus de 60% des jeunes Japonais vivent dans des villes bien équipées en transports publics. Car, si la voiture passe de mode au détriment de l’univers de l’électronique et de la communication, elle est aussi victime de la crise économique. La jeunesse urbaine a de moins en moins d’argent, ou en tout cas plus assez pour assumer les coûts liés à l’entretien d’un véhicule ou aux parkings, qui coûtent très cher par ici», lâche François Bancon.
Le phénomène intervient en plus dans une société vieillissante, au faible taux de natalité. La clientèle automobile se resserre ainsi de toutes parts. Les ventes de voitures neuves baissent d’ailleurs régulièrement depuis quatre ans. Il s’est vendu 7,7 millions d’autos au Japon en 1990. Il s’en vendra moins de 5 millions en 2009. Le coup d’assommoir de la crise a éclairci les rangs des constructeurs au Salon de Tokyo, moitié moins grand que l’édition précédente de 2007. La manifestation se résume cette année à la présence des marques japonaises. Si bien que le salon, en termes d’exposants, est revenu au niveau de sa première édition de 1954. Le Temps

Fdesouche sur les réseaux sociaux