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Alors que le manque de médecins dans les hôpitaux français était prévisible, les gouvernements successifs ont préféré privilégié une solution de facilité : faire venir des médecins formés à l’étranger. Une solution qui permettait de faire des économies. C’est ainsi que plus de 7000 médecins à diplôme extracommunautaire exercent dans les établissements hospitaliers.

C’était, il y a un an, tout juste. Le Dr Oumarou Dopsoumna, 36 ans, médecin camerounais à l’hôpital de Belley (Ain) venait de recevoir un coup de téléphone de la préfecture pour lui annoncer la bonne nouvelle : il peut rester en France. On lui accorde un visa. Il va pouvoir continuer d’exercer à l’hôpital de la ville, comme gastro-entérologue. Ici, tous les médecins l’ont défendu, ont même manifesté dans la rue pour qu’il puisse rester. La raison de cette mobilisation? Sans lui et sans quelques autres praticiens à diplôme étranger, leur établissement ne pourrait pas marcher.
Tous ont fait leurs études de médecine dans un pays extérieur à l’Union européenne. Beaucoup sont venus dans les années 90, en particulier d’Algérie en raison de la guerre civile, mais aussi d’Afrique noire, ou en provenance des pays de l’Europe de l’Est. Certains venaient pour terminer une spécialité, d’autres pour parfaire leur formation.

Au début des années 90, les hôpitaux de l’Hexagone ont commencé à connaître quelques difficultés de recrutement, en particulier dans les petits hôpitaux, et dans certaines disciplines comme l’urgence ou la chirurgie où il y a de fortes contraintes d’emploi du temps. Jusqu’en 1999, tout le monde a fermé les yeux, s’accommodant de cette situation. Ces médecins à diplômes hors UE pouvaient en effet être recrutés par les hôpitaux, de façon dérogatoire, même s’ils n’avaient pas une autorisation de plein exercice en France. Ils étaient ainsi autorisés à travailler seulement sous la responsabilité directe d’un praticien de plein exercice et uniquement dans les établissements publics de santé. Dans ce cadre, quelque 10 000 autorisations furent délivrées.
«L’économie faite sur ces postes budgétés est significative», déclare l’Intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne. Aujourd’hui, La plupart de ces médecins sont devenus Français.
(Libération)

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