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La mondialisation et l’ouverture du commerce n’ont pas permis d’améliorer les conditions de travail dans les pays en voie de développement, indiquent l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et l’Organisation internationale du travail (OIT).
Dans ces pays, environ 60% des actifs travaillent dans l’économie informelle, échappant ainsi à la législation du travail et donc à toute forme de protection sociale. Les taux de travail informel varient selon les régions. Ils avoisinent 30% dans plusieurs pays d’Amérique latine et atteignent même plus de 80% dans certains pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie du sud-est.

La forte croissance de l’économie mondiale n’a pas, pour le moment, conduit à une amélioration correspondante des conditions de travail et du niveau de vie pour nombre de gens.”

Les travailleurs précaires de secteurs comme le bâtiment, l’agriculture et les mines ne paient généralement pas d’impôts et sont privés de bénéfices sociaux comme les primes d’invalidité ou de retraite. Ils restent aussi vulnérables qu’avant le boom du commerce.
Même dans l’économie officielle, une proportion croissante de travailleurs ne sont pas déclarés ou travaillent dans des conditions précaires. Cet état de fait va probablement empirer avec la crise financière mondiale“.
L’OMC et l’ONU sont d’autant plus inquiètes que les experts estiment que “les pays où la part du secteur informel est supérieure à la moyenne risquent trois fois plus de pâtir d’une crise que ceux où l’économie informelle est moins développée.
Sans compter que l’économie informelle pèse sur la croissance. L’étude démontre qu’une augmentation de 10 points de pourcentage de l’économie informelle d’un pays équivaut à une réduction de 10% de la diversification des exportations. Et selon les estimations, les pays analysés dans l’étude ont perdu jusqu’à 2 points de croissance en moyenne à cause du marché du travail informel.
Les 153 membres de l’OMC travaillent depuis huit ans à la conclusion d’un nouvel accord dans le cadre du “cycle de Doha”, qui devrait ouvrir au libre-échange une nouvelle série de marchandises et de services.
Le futur accord devrait aussi réduire les subventions versées par les États à leur agriculteurs et ouvriers d’usines pour les mettre à l’abri de la concurrence mondiale. Mais les grands ensembles économiques comme l’Inde, la Chine, l’Union européenne ou les Etats-Unis, renâclent à renoncer à ces boucliers, repoussant ainsi les perspectives d’un accord global, qui requiert un consensus.

La croissance qui a suivi les précédents cycles de négociations commerciales et les divers accords bilatéraux ou régionaux ont principalement bénéficié aux employés qualifiés, et non aux travailleurs manuels.

N’ouvrir que certains secteurs de l’économie en continuant à en protéger d’autres de la compétition étrangère ne ferait probablement qu’aggraver les distorsions dans l’économie, sans nécessairement apporter des avantages macroéconomiques.AFP (via Les Échos)

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