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Note préalable : le postulat de départ de J. Matouk, qui fait un lien direct entre pauvreté et délinquance, est en contradiction radicale avec l’approche criminologique, qui tend à montrer que les deux phénomènes ne sont aucunement liés.


Pour Jean Matouk, économiste, l’augmentation de la délinquance est une réalité. Les prisons sont saturées, les représentants de l’Etat sont considérés comme des étrangers dans de nombreux «quartiers difficiles». Il va jusqu’à admettre qu’une «répression forte et maintenue est inévitable».

Fort de ce constat, il présente les mesures «sociales » susceptibles d’améliorer la situation.

Près de cent cinquante ans d’études socio-économiques sont-elles oubliées ou inutiles ? Le lien entre délinquance, chômage et pauvreté a été cent fois démontré. Certes, il y a des délinquants en période prospère et dans toutes les sociétés. Mais la délinquance, surtout la «petite» augmente, avec les difficultés économiques. Or la France a connu un chômage endémique au dessus de 9% pratiquement depuis 1992 ; il baissait doucement depuis 2000 ; la crise le fait remonter très vite. C’est l’économie qui devient délinquante et stimule la délinquance.
Au point où nous en sommes, une répression forte et maintenue est inévitable, mais elle n’a de sens que si est par ailleurs réduite la «délinquance» du système économique par plusieurs voies :
Réduction par l’impôt des inégalités génératrices d’irrésistibles frustrations.
• Réduction du nombre d’élèves par classes dans les quartiers difficiles à moins de quinze, quitte à augmenter ce nombre dans d’autres quartiers.
Mélange forcé des publics scolaires ; le « busing » américain lancé en 1971, pour transporter les enfants de certains quartiers dans d’autres, a été à l’origine de nombreuses réussites de noirs américains (…)
Organisation d’un grande initiative nationale des entreprises et de l’Etat pour l’embauche de jeunes issus de l’immigration. Comme l’a formidablement démontré un article récent du « Monde », et les réactions qu’il a suscitées, trop de racisme des petits chefs bloque encore embauches et carrières des français d’ethnies différentes.

• Création à marche forcé de dizaines d’internats gratuits, éventuellement obligatoires par voie de justice, éloignant les jeunes à la fois des halls d’immeubles ou ils s’initient à la délinquance, et de familles dont ils ne reçoivent plus aucune éducation.
• Reconstruction et remobilisation, même si cela ne parait immédiatement efficace, du tissu associatif avec animateurs, que fut d’ailleurs Obama lui-même à Chicago.
Source : (Rue89)

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