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Les statistiques de l’emploi pour le deuxième semestre, ont été publiées le 10 septembre 2009.

Quant à leur interprétation, des divergences opposent le Ministère de l’Emploi, l’INSEE, l’UNEDIC et le Pôle Emploi, d’une part, aux URSSAF, d’autre part.


Selon l’AFP, tout le monde constate que les destructions d’emplois ont continué. Mais le chiffre de l’augmentation du chômage varie presque du simple au triple selon les organismes ! Les désaccords portent notamment sur l’évolution de l’intérim.
Selon l’INSEE, il y a eu 106.800 destructions nettes d’emplois dans le privé (-0,6% sur trois mois, -2,1% sur un an), après 178.700 au premier trimestre.
La dégradation exponentielle constatée depuis presque un an, semble donc ralentir. Sur douze mois, pour l’INSEE, les pertes nettes ont atteint 381.000. Le nombre de salariés n’était plus que de 17,9 millions fin juin 2009.
L’UNEDIC (assurance-chômage), dont le champ statistique est plus étroit, est d’un avis encore moins pessimiste, puisqu’elle ne fait état que de 76.700 pertes nettes d’emplois salariés sur un trimestre : -0,5% contre -1% au premier trimestre.

Au contraire, l’ACOSS, qui fédère les URSSAF chargées de collecter les cotisations sociales des entreprises, fait le constat d’autant de pertes nettes d’emplois (-207.000 sur un trimestre, soit -1,2%) au deuxième trimestre, qu’au premier trimestre.

Selon l’INSEE, “la baisse se poursuit, mais elle est moins marquée qu’en début d’année” et “pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2008, entièrement imputable aux secteurs hors intérim”.
Après avoir été les premiers touchés par la crise de l’emploi, les effectifs intérimaires se sont “stabilisés” pour l’INSEE au deuxième trimestre (+2.500 postes, +0,6%), après deux trimestres de très forte chute. L’UNEDIC parle même de progression.
“La décélération des destructions nettes d’emplois s’explique par une progression de l’intérim. Cela masque une baisse de l’emploi hors intérim plus forte qu’au premier trimestre. Le noyau dur de l’emploi continue d’être très touché, dit le directeur des statistiques de Pôle Emploi, Bernard Ernst.
Dans l’industrie, l’hémorragie des effectifs s’est accentuée suivant un rythme trimestriel “jamais observé par le passé”, selon M. Ernst. Dans les services (qui incluent l’intérim) et dans la construction, les pertes d’emplois ont ralenti par rapport au premier trimestre.
Lors des trois premiers mois de 2009, l’économie française avait détruit près de deux fois plus d’emplois salariés que sur l’ensemble de l’année 2008, un record historique qui avait attaqué le noyau des emplois durables.
A la différence des autres organismes, l’ACOSS n’a pas observé de redressement de l’intérim. Selon elle, au contraire, “la baisse de l’emploi provient surtout de l’intérim”, qui a perdu environ 48.000 postes (-9%) suivant, toutefois, “un rythme moins soutenu qu’au trimestre précédent”.
AFP

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