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Note d’analyse : Nous publions ci-dessous l’intégralité d’une interview de l’AFP, avec mention spéciale. En quelques lignes, cet article permet d’illustrer de manière saisissante les raisons de l’existence et du succès de ce site.

Cette interview illustre en effet à merveille la pensée régnante, i.e. :
• l’ approche univoque, émotionnelle et compassionnelle de l’immigration,
• la perte totale du sens de la préservation de notre héritage commun, ou de la défense de la culture et du patrimoine franco-européen,
• l’inversion des priorités et l’abandon, au plus haut niveau, des Français de France au profit d’un multiculturalisme dogmatique et utopique,
• la fascination pathologique pour «l’autre», fascination directement proportionnelle à l’incapacité des migrants à s’intégrer au monde occidental.
• la sacralisation d’une altérité mythifiée, et donc de l’immigration — sur laquelle les Français n’ont jamais été consultés

Le message distillé tout au long de l’interview est infiniment clair :
ce n’est pas à l’arrivant, à l’immigré, à l’étranger, de s’adapter aux us, aux coutumes ou à la culture du pays qui l’accueille. C’est l’inverse exact qui est demandé, voire exigé.
Au nom d’une idéologie qui refuse de s’avouer comme telle, reprise à l’unisson par l’essentiel des organes médiatiques, il nous est, il vous est intimé l’ordre de renoncer à toute identité propre au profit d’un “autre” dont l’identité est sacralisée, elle. Une identité rare, précieuse, intouchable, qu’il nous faudrait à toute force respecter, préserver, ménager, choyer.
Demander à l’immigrant de s’adapter, de se plier à sa culture d’accueil, c’est (cf interview) “traumatisant“, cela crée une “inhibition” chez une personne “vulnérable“, c’est une situation “intenable” etc…. Pas un mot, jamais, sur ce que le Français de France peut ressentir, lui, de sa culture mise en pièce, de son mode de vie bafoué, et de cette cohabitation imposée avec des cultures diamétralement opposées à la sienne.
Auriez-vous l’idée de vous plaindre ? De résister ? Vous serez taxé de racisme. Musique ou parole, la petite chanson “antiraciste” — dument sponsorisée par les gouvernements européens, toutes tendances confondues — est la même dans tous les pays d’Europe.

Marie-Rose Moro, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent dirige la maison des adolescents de l’hôpital Cochin (Paris, 14ème). Elle a développé la clinique transculturelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny. Interview AFP
Les talents et difficultés spécifiques des enfants de migrants sont souvent négligés par le système scolaire qui exclut rapidement un très grand nombre de ces élèves.

Il faut notamment “reconnaître qu’il existe d’autres rapports au savoir” – l’initiation et l’oralité des Soninkés du Mali par exemple.

En France, l’apprentissage est structuré selon un certain rapport au savoir qui appartient au monde occidental et qui s’appuie fortement sur la langue française et l’écriture“, explique le professeur Moro.
“L’école ne reconnaît pas à l’enfant de migrants son bilinguisme, son statut transculturel et le prive ainsi de compétences, notamment linguistiques, qui sont essentielles pour son parcours scolaire futur”
Selon le professeur Moro, “la culture et la langue d’origine de l’enfant – le bambara, le turc ou l’arabe – sont reléguées à un statut mineur ou ignorées par l’école, alors qu’il faut au contraire donner à l’élève l’envie d’atteindre une rive en s’appuyant sur celle qu’il connaît“.
A un des moments de “grande vulnérabilité psychologique“, celui des grands apprentissages – lecture et écriture – de 6 à 8 ans, “on demande à l’enfant de migrants d’effectuer un choix impossible et traumatique: tourner le dos à ses parents en prenant le risque de perdre leur amour pour s’intégrer dans son pays d’accueil”.

«Le bambara, le turc ou l’arabe – sont reléguées à un statut mineur ou ignorées par l’école.

Cette situation crée chez l’enfant un clivage entre le monde du dedans – la famille – et celui du dehors représenté par l’école – et provoque parfois une inhibition qui bloque les apprentissages et le potentiel créatif“, dit-elle.
Pourtant, in fine, les enfants de migrants sont en avance sur les autres et ont naturellement une grande agilité intellectuelle, la capacité d’avoir une réflexion sur le langage puisqu’ils naviguent entre deux langues“, poursuit-elle. “Mais on doit les aider à créer des ponts entre les mondes et les savoirs“.
Une frange réussit de manière spectaculaire sur le plan scolaire“, relève la psychiatre, “mais une énorme proportion est en échec, et est orientée très rapidement“. Ainsi, environ 40% d’une classe d’âge en moyenne est dirigée, souvent contre son gré, dans des voies dites “adaptées ou professionnelles”, d’autres décrochent.

Des parents humiliés par l’exil.

Et cet échec scolaire est “vécu comme une exclusion très violente qui a des répercussions sur l’ensemble de la vie“, explique le professeur Moro.
Pour le prévenir, explique-t-elle, il faut notamment “reconnaître qu’il existe d’autres rapports au savoir” – l’initiation et l’oralité des Soninkés du Mali par exemple – , “valoriser les parents à l’école“, “prendre en compte le fait que l’enfant aura peut-être du mal à réussir en s’identifiant à des parents humiliés par l’exil“, “former les enseignants, qui sont d’ailleurs très demandeurs, à l’anthropologie et au plurilinguisme“.

«Il faut former les enseignants à l’anthropologie et au plurilinguisme.»

Le professeur en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent regrette que l’Education nationale “ne généralise pas les initiatives de transculturalité qui marchent, par exemple en Seine-Saint-Denis, alors que la majorité des écoles aujourd’hui accueillent un métissage d’enfants“.
Marie-Rose Moro se dit “encouragée” par une résolution du parlement européen d’avril 2009 sur ce sujet et espère qu’une “prise de conscience” de l’Education nationale lui permettra un jour de ne plus recevoir en consultation des jeunes “placés dans une situation intenable par un système scolaire qui les conduits à renier une partie d’eux-mêmes“. (source)

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