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À quelques semaines du déclenchement probable du niveau d’alerte pandémique en France, la cadence s’accélère pour les entreprises spécialisées dans le matériel de prévention contre la grippe A.
“On tourne en trois huit et 7 jours sur 7”, explique le directeur de Deltayo, qui fabrique des masques de protection. Sa commande phare : 58 millions d’unités destinées à l’État. Cette PME va presque tripler ses effectifs. En un mois, l’entreprise sort désormais autant de masques de ses chaînes de production que durant toute l’année 2008.
Sperian protection, leader des équipements de protection individuels, a lui aussi été sollicité par l’État au mois de juin pour un contrat de 25 millions d’euros de masques, dont 20 % livrables d’ici à la fin de l’année 2009. En France, Sperian va investir 5 à 6 millions d’euros pour augmenter de 60 % les capacités de production de son usine de Plaintel en Bretagne et produire 100 millions de masques supplémentaires par an.
Les distributeurs ont eux aussi flairé le bon coup. C’est le cas de GirodMédical qui s’est lancé dans la vente de masques au moment du déclenchement de l’alerte pandémique par l’OMS en juin. Cette PME affirme vendre “plusieurs millions de masques chaque mois” à de très gros clients, parmi lesquels des sociétés du CAC 40, des centrales d’achat de supermarchés et des collectivités territoriales. Si les particuliers semblent ralentir le rythme de leurs commandes, ce n’est pas le cas des sociétés actuellement plongées dans leur plan de continuité de l’activité. Sur le site prevention-grippe-aviaire.org, le panier moyen est passé de 80 euros à 300 euros. Ses fournisseurs, qu’ils soient chinois ou français, ne suivent plus.
Même constat du côté de materielmedical.fr, qui ne pourra plus fournir ses clients en octobre. Pour réduire les délais au maximum, les expéditions de masques chinois ne se feront bientôt plus par bateaux, mais par avion. “Tout le monde s’attend à devoir travailler le samedi et le dimanche fin septembre” pour traiter les envois.
En août, les ventes de gel hydro-alcooliques ont déjà été multipliées par trois par rapport à juillet. Depuis avril, elles ne cessent de progresser. À tel point que le principal fournisseur français, Anios, dont la production mensuelle est passée de 150 à 500 tonnes depuis deux mois, fournit difficilement. Le commerce de gel hydro-alcoolique est encore plus intéressant que celui des masques. Une fois l’alerte grippe A passée, l’habitude de consommation restera. “C’est un business pérenne”.
Le Point

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