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La consommation du crack se diffuse en Ile-de-France. Jusqu’alors circonscrit à certains squats identifiés du Nord-Est parisien, l’usage de ce dérivé de la cocaïne, au puissant pouvoir addictogène, est désormais observé en banlieue nord de Paris. A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la gare RER de la ville est le théâtre d’une scène de revente à ciel ouvert qui draine une clientèle importante.
C’est en 2008, après plusieurs opérations de police destinées à “nettoyer” les squats des 18e et 19e arrondissements parisiens que l’usage du crack s’est déplacé en banlieue nord. Ce stupéfiant, apparu en France au début des années 1990, était longtemps resté cantonné à des zones bien identifiées, autour des métros La-Chapelle, Château-Rouge ou Stalingrad. Les consommateurs étant progressivement rejetés au-delà du périphérique, deux squats se sont formés aux abords de la gare RER de Saint-Denis avant d’être évacués par les forces de l’ordre.
Contrairement aux anciens squats de Paris, qui fonctionnaient comme des lieux de vie et de consommation, ces nouveaux squats étaient “administrés” par des dealers. Selon un observateur, ils fonctionnaient comme de véritables “crack houses”, à l’image de lieux similaires observés dans d’autres pays européens. Les revendeurs de crack ont aussi changé de profil : aux Antillais et Sénégalais des années 1990-2000, ont aujourd’hui succédé des jeunes des banlieues, anciens dealers de cannabis reconvertis dans le crack et la cocaïne.
Le visage de la consommation de crack est donc en train de changer. L’idée que ce produit ne serait réservé qu’à quelques centaines d’usagers problématiques – des Antillais ou des Africains, dont un bon nombre de femmes prostituées – est battue en brèche. Le crack prospère aujourd’hui dans le sillage de l’augmentation de la consommation de cocaïne en France : 1 million de personnes ont déjà sniffé au moins une fois de la “coke” et 3,3 % des jeunes de 17 ans.
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