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Le déficit de l’État fédéral s’est creusé de 94,318 milliards de dollars au mois de juin, pour dépasser les 1 000 milliards de dollars… sur 9 mois. En tournée en Europe et au Moyen-Orient, le secrétaire d’État au Trésor, Tim Geithner, doit rassurer les investisseurs sur la valeur de leurs actifs en dollars.
Le déficit cumulé ne cesse de franchir des records depuis le mois de février. Il devrait dépasser la somme pharaonique de 1 800 milliards de dollars à la fin de l’exercice, le 30 septembre 2009, soit plus de quatre fois le déficit de l’année fiscale précédente. Il s’agit du neuvième mois consécutif de déficit. Comme les mois précédents, les comptes de l’État ont été affectés par la baisse des recettes fiscales liée à la crise.
Sur la même période, un an plus tôt, le déficit n’était encore « que » de 286 milliards. Mais, depuis, les recettes ont plongé de 18 %. Les dépenses se sont, elles, envolées de 21 %, à cause des mesures de sauvetage des banques et du plan de relance de l’économie (787 milliards). À ce rythme, le déficit fédéral dépassera 12 % du PIB sur l’ensemble de l’année budgétaire !
Évolution de la dette US en temps réel: US Debt
Or le plan de relance américain est censé sauver ou créer 3,5 millions d’emplois. Mais, en quatre mois et demi, l’Amérique en a supprimé 2 millions. Du coup, certains pensent qu’une rallonge sera nécessaire, plombant encore plus dramatiquement le déficit budgétaire, et pesant sur le cours du dollar.
Timothy Geithner va avoir le plus grand mal à convaincre les pays du Moyen-Orient que leurs investissements aux États-Unis ne sont pas menacés. Les pays du Golfe sont d’autant plus sensibles aux attaques contre le billet vert qu’ils sont tous de gros détenteurs de bons du Trésor américain, qu’ils ont massivement recyclé leurs pétrodollars aux États-Unis et qu’ils imaginent aussi créer un jour une monnaie commune.
En outre, devant les incertitudes qui planent sur les États-Unis, plusieurs autres pays, dont la Chine, la Russie et, depuis la semaine dernière, la France, remettent en question la suprématie du dollar et son statut de monnaie de réserve.
Pour se financer, le Trésor a plus que doublé ses émissions de bons durant la première moitié de l’année à 963 milliards de dollars, et pourrait émettre encore pour 1100 milliards de dollars d’ici la fin de l’exercice, selon une estimation de la banque Barclays, citée par Bloomberg.
«Alors que les gens sont très inquiets des risques, ils veulent investir dans le marché le plus liquide et le plus sûr du monde, qui est encore le marché de nos bons du Trésor» , a déclaré Timothy Geithner.
(Le Monde)

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