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Le simple mot «culture» accolé à un vague projet suffit en général à recevoir une subvention. Mais pas toujours. Trois associations (la Nième compagnie, Gertrude II et Awal Grand Lyon) viennent d’apprendre le refus du financement de certaines de leurs actions par la préfecture du Rhône. Les trois projets étant centrés sur la guerre d’Algérie et les langues arabe et berbère, cette décision préfectorale a été immédiatement qualifiée de «censure culturelle».

La nième compagnie, équipe théâtrale en résidence à Vaulx-en-Velin depuis 2003, n’a pas obtenu le financement de 1,2 millions d’euros qui devait provenir des crédits CUCS (Contrat Urbain de Cohésion Sociale). Elle avait eu droit en février 2009 a une visite des Renseignements généraux car le projet initial était en relation avec la guerre d’Algérie.
Lahcène Messahli, président d’Awal Grand Lyon, se dit choqué que son projet n’ait pas été jugé «éligible» cette année par la préfecture. «Les arguments évoqués étaient l’aspect communautariste de nos actions – ce qui est un soupçon insupportable, systématique et infondé -, la dimension culturelle et linguistique berbère, qui ne serait pas à propos dans la société française et le manque d’intérêt de certains sujets abordés, dont la guerre d’Algérie.» déclare-t-il.
Le projet de Gertrude II concernait une bibliothèque ambulante, « […] un espace ouvert à tous, favorisant la mixité sociale et la mixité des origines, et permettant le partage du patrimoine poétique arabo-berbère, patrimoine somptueux de tous les français» d’après Guillemette Grobon, directrice artistique, pour qui « la paix identitaire passe par la connaissance, le partage et le porté haut des diversités culturelles des peuples qui composent la France». Or, «Le Préfet nous a répondu que 98% de la population française n’avait aucun intérêt pour les langues berbères et arabes» poursuit-elle, interloquée. (Source)

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