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Patrick Kibangou est polonais. Il est originaire du Congo-Brazzaville. Ingénieur, âgé de 51 ans, il brigue un siège d’eurodéputé dans son pays d’adoption, en Basse-Silésie, sur une liste de l’Alliance de la gauche démocratique (SLD ).  Ses chances d’être élu restent cependant minimes, le SLD étant crédité de moins de 10% de voix. Son programme est pourtant d’une grande clarté : «Un candidat doit être identifié par quelque chose, par son message, et pour moi, c’est la peau.»

C’est à 22 ans que Patrick Kibangou a débarqué en Pologne pour suivre des études supérieures. La République fédérale allemande et la France lui ayant refusé un visa, il s’est décidé pour ce pays du bloc communiste, sur l’influence de sa mère, fervente catholique, qui voit dans la Pologne, une terre sacrée puisque celle du pape Jean-Paul II. Il sort diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Académie d’économie de Wroclaw. En 1990, la guerre au Congo-Brazzaville le prive de son passeport. Il demande alors la naturalisation polonaise qu’il obtient en 4 mois.
Installé à Jelcz-Laskowice, à une vingtaine de kilomètres de Wroclav, Patrick Kibangou travaille aujourd’hui pour un organisme de distribution des fonds structurels européens aux agriculteurs polonais. Sa compagne, polonaise d’origine nigériane, est gynécologue.
La politique est une histoire de famille. Michel Kibangou, le père de Patrick, appartenait au groupe de l’Alliance pour l’Unité de la Communauté et de la Gauche démocratique. Il avait été mandaté par l’Assemblée de la République du Congo pour participer au Sénat de la Communauté, à Paris, en juillet 1959. (…) Patrick Kibangou se voit comme un lien entre le continent africain et les nouveaux pays de l’Union européenne. Pour lui, trop de marchés africains sont encore soumis aux puissances coloniales.
Les Africains sont rares en Pologne mais le candidat SLD rejette l’accusation de racisme des Polonais. «On trouve aussi bien des racistes en France ou en Angleterre». En novembre dernier, la victoire du président Barack Obama avait été commentée par un député du parti au pouvoir (PiS) comme «une catastrophe» et la «fin de la civilisation de l’homme blanc». Artur Gorski avait été sommé par le comité d’éthique du Parlement de faire des excuses publiques.
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