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Notre lecteur Bill propose un nouveau témoignage sur une série d’affaires jugées au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Huit comparutions en tout. Son texte sera publié à raison d’une affaire par jour, à 20h30. Le texte a été très légèrement abrégé.

4e comparution
Ramazan, un Turc moustachu de 40 ans, est à la barre, assisté d’une interprète. Il a été arrêté pour délit de séjour irrégulier, et pour s’être soustrait à une mesure de reconduite à la frontière.
Ramazan est entré en France en 2006 de manière irrégulière, bien qu’ayant déjà séjourné irrégulièrement en France auparavant. Il a sollicité deux fois l’asile politique, qui à chaque fois lui a été refusé.
Il a déclaré être marié et avoir 3 enfants en Turquie, et s’être enfui après avoir été condamné à 3 ans de prison dans son pays natal. On ne saura jamais pour quel motif.
Aujourd’hui Ramazan travaille pour son cousin dans le bâtiment. Il fait même des devis de construction. Le juge lui demande comment il arrive à faire un tel métier alors que, soi-disant, il ne maîtrise pas le français.
Via son interprète, Ramazan donne une réponse incompréhensible. Apparemment, il nie, et dit avoir travaillé en étant déclaré pendant deux ans. Le juge note qu’il n’a aucune condamnation au casier.
Le procureur demande la peine normale dans ce type de cas : 2 mois d’emprisonnement et 2 ans d’interdiction du territoire français.
L’avocat de Ramazan annonce, comme s’il y avait de quoi être fier, que son client a cumulé « 10 ans d’ancienneté sur le territoire » (sic), qu’il a vécu avec ses cousins dans la région de Bordeaux, qu’il a un casier vierge, ce qui montre sa « discrétion » sur le territoire français. Il requiert d’éviter une peine de prison ferme pour que Ramazan effectue les démarches utiles de régularisation dans le cadre du regroupement familial.
Il faut croire que la discrétion paie : Ramazan est condamné à deux mois de détention, mais aucune interdiction du territoire français.

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