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L’Association régionale pour l’insertion et la médiation (Arime) dont le siège est à Marseille est bien connue dans le monde des «sans papiers». Elle les aide en effet à constituer leurs dossiers de demande de titre de séjour contre plusieurs centaines d’euros. Des avocats sont également spécialisés dans l’obtention d’un visa en France pour les ressortissants algériens. L’aide aux sans papiers et au séjour en France est un secteur économique florissant qui enrichit bien des intermédiaires.
Sihem est algérienne. Elle vit en France depuis cinq ans avec son mari et ses enfants. Comme de nombreux sans-papiers, elle avait entendu parler de l’Arime comme d’un accélérateur de procédure, sorte de turbo vers une régularisation. Elle a alors contacté l’association: «J’ai été reçue par un monsieur qui m’a expliqué qu’il aidait les familles à déposer leur dossier en préfecture et que je rentrais dans les critères. » On lui explique que la procédure habituelle lui en coûtera 100 euros de frais de dossier à verser à l’Arime et entre 250 et 300 euros par personne pour faire «viser» le dossier par un avocat. Tous les jours, de bon matin, des familles de sans-papiers font la queue devant le bureau de l’association dans l’espoir de décrocher l’un des rares tickets distribués par les services de la préfecture qui permet, ou non, d’obtenir un rendez-vous au cours duquel leur dossier sera examiné. Un rendez-vous qui les protège contre toute expulsion le temps de l’examen de leur dossier, mais qui a un coût : jusqu’à 600 euros pour deux personnes.
En faisant usage d’un papier à en-tête, l’association est souvent perçue comme un organisme officiel par les «sans-papiers». «Comme si l’Arime était autorisée ou agréée par la préfecture», déclare le secrétaire général adjoint de la préfecture des Bouches-du-Rhône. Le président de l’Arime, Michel Weber, assure de plus que la préfecture réclame une lettre d’avocat pour pouvoir déposer une demande de régularisation. Ce qui est démenti par la préfecture.
Les activités lucratives de ce genre ne sont pas nouvelles. L’an dernier des psychiatres marseillais avaient été rattrapés par la justice dans un trafic de titres de séjour. Dans une autre affaire, ce sont des membres du Collectif sans-papiers de la cité phocéenne qui avaient été mis en cause. Les nouvelles technologies sont également mises à contribution comme «le conseil juridique en ligne» : sur certains sites Internet, des avocats, toujours à Marseille, vont jusqu’à réclamer 1500 euros pour «traiter des problèmes rencontrés par la communauté algérienne pour l’obtention d’un visa en France». (Rue89)

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