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La version du gendarme

A la suite de la polémique soulevée par la descente de gendarmes dans des établissements scolaires du Gers pour chercher des stupéfiants, confrontation de témoignages.

Extraits du témoignage d’un gendarme responsable de l’intervention… «Le 17 novembre 2008, une recherche de produits stupéfiants est organisée. 18 classes, 14 gendarmes, 2 maîtres de chiens. Je suis responsable de ce contrôle. Lorsque nous entrons dans la classe de ce professeur, nous sommes 4 gendarmes et un chien. Nous avons été précédé du directeur de l’établissement qui rentre le premier et explique le but de la visite.

Nous disons bonjour, nous attendons toujours la réponse du professeur. Nous indiquons comment nous allons opérer (…) A ce moment là, ce professeur ouvre la fenêtre et déclare : “En 50 ans de carrière je n’ai jamais vu çà, nous sommes dans un Etat policier “… Ce professeur à la cinquantaine. Nous refermons la fenêtre.

Pendant toute la durée du contrôle, le professeur tourne le dos à la classe, regarde par la fenêtre, il ne verra rien de cette intervention proprement dite et il n’adressera à aucun moment la parole à qui que ce soit, même pas pour soi-disant défendre ses élèves.

Le chien  n’a agressé personne et n’a démoli aucun ordinateur ou vêtement. Il y a eu des fouilles/palpations de personnes qui ont été “marqués” par le chien avec leur accord.

Aucune personne ne s’est retrouvée en caleçon. Lorsque les gendarmes ont quitté la classe, l’un d’eux a effectivement dit ” au revoir messieurs dames” mais il n’a jamais été dit “salut les filles”. Ce que le professeur oubli de dire, c’est que lorsque nous avons quitté sa classe il a dit aux élèves : “Ouvrez vite les fenêtres, ça pue “.

Lors de ce contrôle, 6 étudiants ont été trouvés porteur de STUP, dont un avec 34 grammes et une petite balance électronique sur lui pour la revente.»

(source)

Extraits du récit de Patrick Poumirau, professeur témoin des faits, recueilli par Daniel Mermet. «Descente musclée de la gendarmerie dans les classes. Je fais cours quand, sans prévenir, font irruption 4 gendarmes décidés, accompagnés d’un maître-chien affublé de son animal.

Personne ne dit bonjour, personne ne se présente. Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe. Les élèves sont extrêmement surpris.

Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible. On ne me répond pas, j’insiste, on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je me taise. Les jeunes sont choqués, l’ambiance est lourde, menaçante, j’ouvre une fenêtre qu’un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.

Le chien court partout, mord le sac d’un jeune à qui l’on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d’un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements. Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d’une ironie douteuse fusent.

Ces intrusions auront lieu dans plus de 10 classes. Une trentaine d’élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille. Certains sont obligés de se déchausser et d’enlever leurs chaussettes, l’un d’eux se retrouve en caleçon.

Dans une classe, le chien fait voler un sac, l’élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu’il peut toujours porter plainte. Ailleurs, on aligne les élèves devant le tableau.

En 50 ans (dont 20 comme prof), je n’ai jamais vu ça. Les choses empirent, des territoires jusque là protégés subissent l’assaut d’une idéologie dure.

Ce qui m’a frappé, c’est l’attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d’une classe en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n’y a que des garçons, les félicitant d’avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ».

C’est en France, dans une école, en 2008. (…) les gendarmes, débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.» (source)

(via menflying)

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