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Une tribune de Paysan Savoyard, qui explique en quatre grandes causes les origines de la situation dramatique dans laquelle est plongée notre civilisation européenne, toutes correspondant à des décisions stratégiques de nos dirigeants au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

Lorsque le moment sera venu de réfléchir aux causes du phénomène historique que nous sommes en train de vivre – la fin de la civilisation européenne – on s’interrogera sans doute sur l’importance relative des facteurs suivants : l’épuisement, peut-être inévitable, d’une civilisation millénaire ; les deux conflits mondiaux, qui auront constitué pour l’Europe une forme d’autodestruction ; le paradoxe de la réussite, qui veut qu’une civilisation prospère devienne, pour les sociétés moins avancées, tout à la fois un facteur de frustration, une cible et un objet de conquête.

On pourra probablement conclure également que quatre décisions stratégiques prises dans la seconde moitié du vingtième siècle par les dirigeants des grands pays européens, au premier rang desquels la France, auront joué un rôle décisif dans la disparition de la civilisation européenne.

  • La décision de procéder à la mondialisation du système d’économie libérale, jusque-là seulement occidental, est la première d’entre elles. Elle a notamment conduit à mettre en oeuvre, sous l’influence des Etats-Unis, par étapes successives engagées dès après la guerre, un désarmement douanier. Elle a également amené à supprimer les contrôles des changes, qui encadraient les mouvements de capitaux. En plaçant nos pays européens en concurrence avec les nouveaux pays industriels, lesquels appuient leur développement sur le dumping social, fiscal et environnemental, la mondialisation a déstabilisé les économies de la
    vieille Europe et risque de les conduire à la ruine. Dans le même temps, dans ce contexte de dumping, les systèmes sociaux-démocrates et d’intervention étatique apparaissent comme défavorables à la compétitivité de nos économies : la mondialisation incite donc les dirigeants européens à les remettre en cause et à mener des politiques de libéralisation. Il se trouve que ces mécanismes d’intervention étatique de type social-démocrate constituaient le ciment des sociétés européennes et l’une de leurs caractéristiques majeures.
  • La seconde décision stratégique a été de refuser de mettre en place une Europe fédérale (une Europe fédérale signifierait qu’un gouvernement commun est chargé de la défense de l’Europe, de sa politique étrangère et de sa politique économique et commerciale). Ayant choisi au contraire de rester divisés et de se livrer mutuellement une concurrence acharnée, les Européens seront probablement hors d’état de résister aux agressions de diverse nature dont ils ne manqueront pas d’être la cible dans les années à venir.
  • La troisième des décisions stratégiques qui causeront notre perte aura été de mettre en place, en France du moins, un système massif d’assistanat, en autorisant ainsi une partie considérable de la population à ne pas travailler. Cette décision est triplement importante. Elle rend nécessaire une immigration considérable. Elle ruine le système social et étatique, qui structurait l’Europe et rendait les sociétés européennes relativement égalitaires et homogènes. Elle crée enfin au sein de la société une fracture profonde entre les personnes qui travaillent et les autres.
  • Le parti de laisser s’opérer, d’accompagner et même d’encourager une immigration massive en provenance des zones du monde moins développées constitue la quatrième des décisions qui sonnent notre glas. Du fait de cette politique, nos pays sont en train d’être envahis par des populations étrangères. Ces populations étant avant tout africaines, la chose peut être également présentée de la façon suivante : par le moyen de la démographie et de l’immigration de peuplement, l’Afrique est en train de prendre possession de l’Europe.

Ajoutons cette précision. Les quatre grandes « décisions » que nous mettons en exergue n’ont pas été couchées sur le papier à une date précise. Elles ont constitué, dans un premier temps, des orientations politiques, arrêtées le plus souvent de façon informelle et même implicite. Elles se sont ensuite traduites par des séries de décisions véritables et formalisées, mettant en œuvre par touches successives les orientations d’ensemble. Citons, en vrac, pour illustrer notre propos, quelques unes de ces décisions significatives. Les différents cycles de négociation de l’OMC (ex GATT) ont décidé les uns après les autres une baisse continue des droits de douane (le dernier cycle, dit de Doha, est en cours). En 1974, en France, le conseil constitutionnel a affirmé le droit des immigrés à bénéficier du regroupement familial. En 1985, la communauté européenne a décidé de libéraliser les mouvements de capitaux européens. En 1988, le gouvernement socialiste a créé le RMI. En

Des décisions précises et bien identifiées ont été prises. Elles été confirmées et complétées à de nombreuses reprises. Nulle fatalité, donc, dans ce qui nous arrive.

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