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Nous sommes les héritiers de Mai 1968. C’est indubitable. Mais nous ne nous sommes plus que cela. Ceux qui, comme moi, sont nés après 1970, n’ont reçu en héritage que ce que leur a légué la génération précédente, celle qui avait une vingtaine d’années lors des réjouissances printanières où tant de gens ont cru voir une révolution. Et cet héritage est bien pauvre : il consiste en une propension juvénile à la déploration et à la dénonciation publique, en une confiance illimitée et aveugle en la jeunesse et en soi, en une détestation de principe de l’autorité et en un rejet haineux du passé.

Du passé faisons table rase”, disait l’Internationale, Mai 1968 et ses petits soldats lyriques l’ont fait, en braillant : “Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi.”
Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est assez réussi : plus un élève qui ne sache qui est Danton ou Marat, plus un élève qui sache distinguer une église romane d’un lavoir, plus un élève qui sache même qui furent Lénine et Mao. Les élèves font désormais le même usage de l’histoire que celui de leurs ainés : l’histoire n’est bonne qu’à proposer les ébauches imparfaites de notre modernité

suite – (Merci à Carnyx)

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