L’Italie de Giorgia Meloni poursuit une politique d’immigration dite « choisie », resserrée autour des besoins économiques et d’une préférence marquée pour les ressortissants européens. Alors que les premières nationalités d’arrivants en 2024 restent les Roumains, Albanais ou Ukrainiens, le gouvernement restreint simultanément les droits des non-Européens, notamment en matière de regroupement familial ou d’accès à la nationalité.
En 2022, la présidente du Conseil s’était fixé l’objectif ambitieux de faire venir 450 000 travailleurs immigrés entre 2023 et 2025, dont 210 000 permanents et 240 000 saisonniers. Mais les premiers bilans contredisent cette trajectoire : en 2024, seuls 17 200 permis permanents ont été délivrés sur les 82 000 prévus, un résultat en baisse de 26 % par rapport à 2023. Les saisonniers extra-européens sont également très loin des annonces : 17 300 autorisations, et non 62 000 comme affiché. À l’inverse, 169 000 saisonniers européens ont, eux, obtenu un titre de travail.
Les déclarations publiques, relayées dans le débat italien comme en France, assimilent parfois cet écart à un « renoncement » de Giorgia Meloni face aux impératifs économiques. Mais les données disponibles montrent surtout une sélection migratoire drastique, privilégiant les Européens et limitant fortement l’accès au marché du travail pour les autres nationalités.
Dernier point mis en lumière : l’écart de revenu d’activité entre immigrés et natifs en Italie atteint 45 % à l’entrée sur le marché du travail, contre 28 % en France, soulignant la fragilité socio-économique de ceux qui parviennent malgré tout à entrer dans le pays.







