À la déchèterie de la Prairie-de-Mauves, à Nantes, une scène inhabituelle se répète chaque fin de journée. Sous l’œil des agents, deux familles de récupérateurs sont autorisées à glaner les derniers métaux laissés dans la benne, quelques minutes après la fermeture au public. Une dérogation rare, née d’une médiation engagée il y a trois ans pour apaiser des conflits récurrents liés à la récupération sauvage.
Selon Nantes Métropole, les métaux déposés dans les déchèteries sont « entièrement recyclés » par le prestataire Derichebourg. La collectivité indique collecter entre quatre et cinq tonnes de métaux par semaine, revendues entre 100 et 180 € la tonne. Mais l’autorisation accordée à ces familles ne concerne que le « flux résiduel » encore présent dans la benne au moment de la fermeture, l’essentiel étant déjà expédié en journée vers la filière de recyclage.
Un usager, témoin de la scène, s’interroge : « Ces matériaux sont censés être recyclés. Mais là, où est-ce que ça va finir ? Est-ce que ça va être recyclé ou jeté ? Et combien ça coûte ? » Interpellée, la collectivité répond que la « sécurité des agents et des usagers » prime et justifie ce dispositif exceptionnel.
La pratique n’est pas isolée : une expérimentation similaire se déroule depuis 2018 à Rezé, où un groupement d’autoentrepreneurs récupère la ferraille aux heures d’ouverture. D’autres collectivités du département imposent l’obtention préalable d’une carte, tandis qu’à Ancenis, la collecte de ferraille et d’appareils électroniques a été suspendue fin 2024 à la suite d’incidents répétés.







