La cour d’appel de Paris a relaxé, le 20 novembre, une femme de 70 ans installée à Cuers (Var), poursuivie pour provocation à la haine après une publication Facebook datant de quelques jours après la mort de Thomas, 16 ans, à Crépol (Drôme). Condamnée en première instance à 1.000 euros d’amende et à indemniser les auteurs présumés dont elle avait cité les noms, elle contestait depuis un an et demi une procédure qu’elle jugeait injuste.
Selon les éléments du dossier, la septuagénaire avait publié sur son profil personnel — public — les identités des mis en cause et des mentions concernant les « soldats de l’Islam ». Elle assure n’avoir « à aucun moment » appelé à faire du mal, évoquant une réaction « spontanée » liée au meurtre du jeune Thomas. « À mon âge, 70 ans, malade, je devais être un danger pour qu’ils viennent me chercher », raconte-t-elle, revenant sur son interpellation à 6 heures du matin et sa garde à vue, qu’elle qualifie de traumatisme.
À l’audience, son avocat, Me Maxime Barnier, a rappelé que la provocation à la haine exige une « exhortation », c’est-à-dire une injonction claire à agir. Il a soutenu qu’en l’espèce, il n’existait ni appel à haïr une communauté, ni incitation à commettre des violences. La cour d’appel s’est alignée sur cette analyse, estimant que les propos s’inscrivaient dans un débat d’intérêt public et que la limite légale n’avait pas été franchie.
Me Barnier insiste sur le fait que « le droit de s’exprimer, c’est aussi le droit d’être caricatural et outrancier », dans les bornes fixées par la loi. La retraitée, bouleversée par cette longue procédure, dit vouloir retenir une seule leçon : « Il ne faut pas avoir peur de dire ce que l’on pense. »







