Alors qu’ils contrôlaient un homme en lien avec un bagage potentiellement abandonné en gare de Saverne, les gendarmes ont essuyé une violente réaction de sa part, le 10 novembre dernier. L’individu, alcoolisé, a notamment craché plusieurs fois sur l’un des militaires. Il a été jugé à Saverne dans la foulée.
Trois jours plus tard, il est présenté en comparution immédiate devant le tribunal de Saverne. Ses explications, comme souvent dans ce type de dossier, tournent autour de son état d’ébriété. « J’avais trop bu, je ne savais pas ce que je faisais. Mais l’un des gendarmes m’a mal parlé. S’il l’avait fait gentiment, ça se serait bien passé. J’ai senti une provocation de sa part. Et dans ma mallette, il y avait des outils de chantier. On m’a demandé de l’ouvrir plusieurs fois et elle s’est cassée », développe, à l’aide d’un interprète, cet Algérien âgé de 33 ans se présentant comme un coiffeur exerçant au noir.
Son parcours, difficilement lisible, ne joue pas en sa faveur. Sans domicile fixe, il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des vols et des outrages envers personne dépositaire de l’autorité publique. Arrivé, selon ses dires, en France en 2019, il est aujourd’hui en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Sa présence à Saverne s’expliquerait par un itinéraire qui aurait dû le conduire à Metz pour du travail.
Dans son discours, rien ne convainc toutefois la représentante du parquet Constance Champrenault. « Où qu’il passe, il commet des infractions. On ne sait même pas si son identité est la bonne », soupire-t-elle, faisant référence à d’autres difficultés judiciaires survenues notamment en Allemagne, mais surtout aux 16 noms et prénoms différents déjà communiqués par le prévenu aux autorités dans le passé.
Le tribunal s’est prononcé en deçà des réquisitions et a condamné Khalil Bouziane à neuf mois de prison.
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