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Dans cette tribune, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane de Villeurbanne, de nationalité algérienne,  explique pourquoi la France n’est pas prête pour son Zohran Mamdani, premier maire musulman de New York.

Depuis des décennies, les musulmans sont désignés comme boucs émissaires dans le discours public français. Entre peurs amplifiées et stigmatisation politique, il est temps de réformer le discours musulman, de renforcer le dialogue et de construire une parole apaisée, fidèle aux textes et ouverte à la société.

L’exemple de Zohran Mamdani, premier maire musulman de New York, montre qu’identité et engagement citoyen peuvent pleinement coexister.

Depuis des décennies, les partis politiques jouent avec les émotions collectives comme on manipule les pièces d’un échiquier. Ils fabriquent des récits, assignent des rôles, distribuent les bons et les mauvais points. Chaque époque a ses « gentils » et ses « méchants », ses figures à applaudir et ses visages à haïr.

Aujourd’hui, dans le discours public français, les musulmans occupent tragiquement ce rôle de bouc émissaire. On les accuse de menacer la République, de fragiliser la cohésion nationale, d’incarner le repli ou le danger. On les soupçonne d’entrisme, de séparatisme, de communautarisme. Ces accusations, souvent relayées par certains médias ou responsables politiques, reposent moins sur des faits que sur des peurs — construites, amplifiées, entretenues.

Ce phénomène n’est pas anodin : il structure l’opinion, influence les politiques publiques et nourrit la défiance sociale. Derrière les mots, il y a des conséquences bien réelles : discriminations, soupçons, marginalisation, sentiment d’exclusion.

En stigmatisant une partie de la population, les partis ne cherchent pas à résoudre les problèmes de la société : ils cherchent à en détourner le regard. Car il est toujours plus facile de désigner un coupable que d’affronter les causes profondes du malaise collectif. Et tant que ce jeu cynique perdurera, d’autres « méchants » viendront prendre la relève.   […]

Les conditions ne sont pas encore réunies pour qu’un musulman accède à la tête de la mairie de Paris. Les attaques et discriminations dont sont victimes les ressortissants algériens, pourtant citoyens français depuis des décennies, montrent que les esprits ne sont pas encore prêts à accepter cela.

TSA (Tribune intégrale)

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