Le 30 juillet, une vidéo montrant l’interpellation musclée d’Habibou S., 34 ans, avait enflammé les réseaux sociaux. La militante Assa Traoré et le député LFI Aly Diouara avaient dénoncé un « tabassage raciste » et saisi la justice. Deux mois plus tard, l’audience du 16 septembre au tribunal de Bobigny a révélé une réalité opposée : le prévenu, multirécidiviste et au casier judiciaire long de six pages, a été jugé pour trafic de stupéfiants et rébellion violente contre les forces de l’ordre.
Lors de son arrestation, Habibou S. avait blessé deux policiers, dont l’un avec dix jours d’ITT après morsures et coups. La perquisition à son domicile a mis au jour plusieurs kilos de drogues variées et près de 34 000 euros en liquide. Déjà condamné à de multiples reprises pour stupéfiants, violences conjugales ou détention d’armes, il purgeait une peine sous bracelet électronique contournée grâce à un faux contrat de travail. Le procureur avait requis quatre ans ferme.
Le tribunal a finalement relaxé le prévenu pour le transport de stupéfiants mais l’a condamné à 30 mois de prison ferme avec maintien en détention pour possession de produits, violences et rébellion. Il devra indemniser les deux policiers blessés. Les accusations initiales de violences policières à caractère raciste, largement relayées, n’ont pas été évoquées à l’audience.
