Ce mutisme inexplicable, on me l’a expliqué, à l’oreille. Ils avaient peur. Peur d’être pris à partie sur les réseaux sociaux, comme moi, d’être menacés, comme je l’ai été. Alors autant ne rien dire, n’est-ce pas ? Et c’est cela qui m’effraie, leur silence. Parce qu’il faut à la fois raison garder et rester fidèle à ce qu’on est. Raison garder, car je n’ai fait preuve d’aucun courage en disant ce que je pense. Nous sommes en démocratie et la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Les insultes ? Aussi virtuelles que les réseaux sociaux qui les charrient. Les menaces ? Déplaisantes, bien sûr, mais, puisqu’elles sont faites pour intimider, il est impératif de les ignorer. Désormais, mes contempteurs ont choisi de s’en prendre aussi à mon mari. Ce sont des méthodes de voyous et ce sont en effet des voyous. Mais, si on ne leur résiste pas quand ils attaquent, quand leur résistera-t-on ?
A ceux qui se taisent, j’aimerais rappeler ce qu’ils savent déjà : ce n’est pas une minute de silence que réclamaient les nouveaux adeptes de Charlie Kirk, c’est réduire au silence ceux qui ne pensent pas comme eux. Ce n’est pas le respect des morts qu’ils exigent, c’est le droit d’insulter et de haïr les vivants qui ne leur ressemblent pas. Ce n’est pas la violence politique qu’ils dénoncent, c’est l’intimidation qu’ils utilisent. Ce n’est pas la liberté d’expression qu’ils défendent, c’est la banalisation de leurs outrances. En Amérique comme en Europe.