Depuis sa reconduction à la tête de l’exécutif de l’UE, il y a tout juste un an, l’Allemande a su manœuvrer pour imposer une mainmise inédite à Bruxelles. Sa pratique du pouvoir horripile à la table des Vingt-Sept, comme au Parlement européen.
L’un des derniers épisodes en date : l’initiative unilatérale d’Ursula von der Leyen le 15 juin, le surlendemain des premières frappes de Tsahal sur l’Iran, d’appeler Benyamin Netanyahou pour lui apporter son soutien, en reproclamant « le droit d’Israël à se défendre ». Ce ne sont pas tant ces mots qui ont agacé au sein des chancelleries du Vieux continent, que le principe.
Fine stratège, l’Allemande de 66 ans a en outre pris soin de placer ses fidèles aux postes incontournables de l’administration, comme à la tête des puissantes Directions générales dédiées au Climat et au Budget. Résultat : tous les arbitrages importants remontent désormais « au 13e », le dernier étage du Berlaymont, l’imposant siège de l’institution à Bruxelles, où Ursula von der Leyen dispose à la fois de son bureau et de son appartement. Cette titulaire d’un doctorat en médecine y tranche donc dans son coin, souvent au dernier moment, avec une poignée de proches, presque tous allemands.
Afin, justement, d’accélérer les choses, Ursula von der Leyen a pris une autre habitude qui lui est reprochée : celle de fonder nombre de ses projets de réformes sur l’article 122 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, qui permet de contourner totalement le Parlement européen. Cet article a ainsi été invoqué de multiples fois à partir de la pandémie de Covid-19, en 2020. Ce fut le cas sur l’achat commun de vaccins, le financement du chômage partiel ou encore, plus récemment, pour hâter le déploiement d’une enveloppe de 150 milliards d’euros dédiée au réarmement de l’Europe.
Relire :