Les faits courent sur une longue période, de 2017 à 2025, et tournent autour d’une personnalité centrale, Amadou D, 35 ans, atteint d’une affection de longue durée, qui ne semblait visiblement pas affecter son ingéniosité financière. Eu égard à sa pathologie, il avait besoin d’un transport sanitaire régulier pour recevoir des soins.
La CPAM a découvert que l’homme en question avait réalisé 3 024 demandes de remboursement de transport sanitaire, mais via des prescriptions médicales falsifiées ou contrefaites. Pour brouiller les pistes et limiter les risques d’être découvert, le malade se domiciliait en alternance dans différents départements pour que les dépenses soient imputées à différentes caisses.
En parallèle de ce stratagème, une centaine de taxis ont présenté des prescriptions au nom d’Amadou D pour des transports qui n’ont pas été effectués. Cinq de ces professionnels représentent 88 % du préjudice total de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Leurs auditions en garde à vue ont dessiné les traits d’une organisation bien spécifique.