La disparition éphémère de la statue de Louis XVI à Nantes irrite l’un de ses descendants. Dans un message Facebook cinglant, le prince Louis de Bourbon, l’un des deux prétendants au trône de France, a vivement critiqué ce projet artistique. Dans le cadre du Voyage à Nantes dont l’édition estivale s’intitule «L’étrange été», la sculpture va en effet être encadrée par une structure en miroirs dissipant le souverain défunt.
«Ce dispositif invite à réinterroger la présence des symboles monarchiques dans l’espace public», explique le dossier de presse consacré à l’événement prévu du 28 juin au 31 août. L’œuvre est signée Iván Argote, un artiste colombien qui «remet en cause certains récits historiques dominants et tente d’en proposer des versions alternatives», précise le communiqué, ajoutant que son travail est souvent «empreint d’humour et de poésie». (…)
Un crime de lèse-majesté ? En tout cas une seconde mort qui suscite le courroux de Louis de Bourbon, descendant de Louis XIV et prétendant légitimiste au trône de France.
« Je veux manifester ma plus grande désapprobation concernant le projet artistique d’invisibiliser de manière éphémère la statue de mon ancêtre », écrit-il depuis l’Espagne, ou il réside, dans un message posté sur son compte Facebook. « Je ne laisserai personne piétiner l’héritage de nos Rois sans protester. Ils n’effaceront pas 1 000 ans d’histoire royale en toute impunité », enchaîne celui qui, en d’autres temps, aurait pu porter le titre de Louis XX. (…)
Le Louis XVI de Nantes est présent depuis 200 ans sur sa colonne. Lancé en 1788, le projet de statue avait été abandonné quelques mois plus tard pour cause de révolution, alors que la colonne commençait à être construite.
Cette dernière a failli voir se poser à son sommet, au gré des changements de régimes, une statue symbolisant la liberté ou encore une statue en hommage à Napoléon Bonaparte. Ce n’est qu’en 1823, sous la Restauration et le règne de Louis XVIII, que Louis XVI a enfin pris place. (…)
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