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Dans les quartiers de Compiègne (Oise), la rénovation urbaine avance au rythme des pelleteuses, mais les trafics de stupéfiants demeurent. Malgré seize plans de rénovation sur l’ensemble du département et 48 milliards d’euros investis en vingt ans en France, les « points de deal » persistent, parfois à quelques mètres seulement des travaux en cours. À l’approche des municipales, élus et bailleurs défendent l’impact sécuritaire des réaménagements, tout en reconnaissant leurs limites.

Au Clos-des-Roses, jeunes vendeurs, « choufs » et chantiers cohabitent. Les dealers s’installent dans la rue, sur des chaises de camping, tandis qu’une barre d’immeuble est déconstruite. Le maire de Compiègne, Philippe Marini (LR), assume des aménagements pensés pour faciliter le travail des forces de l’ordre : rues élargies, végétation plus basse, entrées d’immeubles retournées. À Bellicart, il affirme que le trafic a « considérablement faibli » après la rénovation du square de l’Écharde, autrefois connu pour son « drive ».

Les habitants confirment certains changements. Amira (prénom modifié) se souvient d’halls saturés de cannabis, de dealers masqués bloquant les étages : « Ils nous reconnaissaient, ils nous laissaient passer. » Désormais, les parties communes sont sécurisées par badges, clôtures et caméras. Vincent Peronneau, directeur de l’Opac de l’Oise, revendique une victoire : « On a moins de stockage de drogue dans les appartements. »

L’impact reste pourtant limité. Le trafic s’adapte, se déplace de quelques mètres, parfois au bord même des nouvelles voies créées pour permettre des interventions policières plus efficaces. Le commissaire de Compiègne, Francis Vincenti, le constate : la rénovation « apaise » mais « n’a jamais endigué le trafic ». Les réseaux « investissent » et « s’adaptent toujours ». Malgré les expulsions de familles de dealers, les immeubles murés en 2017, les sociétés de gardiennage privées mobilisées, les résultats restent fragiles.

Dans les communes voisines, le scepticisme domine. À Thourotte, où un trafic a été démantelé en octobre, le maire Patrice Carvalho (PCF) se montre fataliste : « Quand ils sont installés, c’est impossible ou presque de les déloger. » Un gendarme nuance toutefois, saluant « des interventions facilitées » grâce aux éclairages et caméras, même si « aucun chiffre ne permet d’évaluer l’impact réel » des rénovations.

Le Parisien


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